"Vous savez interpréter l’aspect de la terre et du ciel ; mais ce moment-ci, pourquoi ne savez-vous pas l’interpréter ? "
Méditation de l'évangile (Lc 12, 54-59) par le père Michel Quesnel
Chant final: "Gloire à ton nom" chant orthodoxe
En ce temps-là,
Jésus disait aux foules :
« Quand vous voyez un nuage monter au couchant,
vous dites aussitôt qu’il va pleuvoir,
et c’est ce qui arrive.
Et quand vous voyez souffler le vent du sud,
vous dites qu’il fera une chaleur torride,
et cela arrive.
Hypocrites !
Vous savez interpréter
l’aspect de la terre et du ciel ;
mais ce moment-ci,
pourquoi ne savez-vous pas l’interpréter ?
Et pourquoi aussi ne jugez-vous pas par vous-mêmes
ce qui est juste ?
Ainsi, quand tu vas avec ton adversaire devant le magistrat,
pendant que tu es en chemin
mets tout en œuvre pour t’arranger avec lui,
afin d’éviter qu’il ne te traîne devant le juge,
que le juge ne te livre à l’huissier,
et que l’huissier ne te jette en prison.
Je te le dis :
tu n’en sortiras pas
avant d’avoir payé jusqu’au dernier centime. »
Source : AELF
Les premiers mots que Jésus adresse aux foules dans ce petit discours parlent peu aux citadins, de plus en plus nombreux sur la surface de la planète. Pour connaître le temps qu’il va faire, ils regardent la météo à la télévision ou ils consultent Internet.
En revanche, l’une des questions que Jésus pose, et qui est transmise uniquement par l’évangile de Luc, mérite vraiment qu’on s’y arrête : « Et pourquoi aussi ne jugez-vous pas par vous-mêmes ce qui est juste ? » Elle peut avoir deux significations assez différentes.
La première rattache cette question à ce qui suit, c’est-à-dire aux procès que les humains se font devant les tribunaux. Notre société est très judiciarisée et nos prisons débordent : nous avons beaucoup forcé la dose dans ce domaine, depuis Les plaideurs de Racine. Jésus nous inviterait alors à régler entre nous nos différends, ou à nous faire aider par des conciliateurs de proximité pour trouver les bases d’un accord. Ce serait sagesse.
Mais une autre lecture est possible, sans rapport avec le monde judiciaire. Jésus interrogerait ses interlocuteurs sur les critères selon lesquels ils évaluent la justesse de leur comportement. Doivent-ils obéir à des commandements extérieurs à eux, ou trouver en eux-mêmes les ressorts des actions bonnes ? Autrement dit, inventer le bien à faire aux autres, en ayant pour principal moteur l’amour du prochain… Ainsi pense l’apôtre Paul, lorsqu’il écrit que tous les commandements de la loi juive s’accomplissent dans l’exigence d’aimer son prochain comme soi-même (Rm 13,9). Nous serions alors invités à pratiquer une charité inventive.
Jésus nous ferait confiance à ce point-là. N’est-ce pas merveilleux ?
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