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Fanny Chesnel (Prix Charles Exbrayat 2011) Le berceau chez Flammarion
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Fanny Chesnel (Prix Charles Exbrayat 2011) Le berceau chez Flammarion

Un article rédigé par Anne-Marie VERGNON - RCF Saint-Étienne, le 20 avril 2019  -  Modifié le 28 février 2024

Joseph fabrique le berceau de sa première petite-fille, lorsqu’un coup de téléphone lui apprend un crash d’avion : son fils dedans, son gendre aussi. Et la petite ? Prête à naître, car grandissant dans le ventre d’une mère porteuse canadienne choisie par le couple homosexuel. Joseph, qui a passé sa vie dans une ferme, n’a plus que cette enfant en tête. Il part à la rencontre de la jeune étrangère, porteuse de la promesse qui prolonge l’existence de son fils, et se lance alors dans une réinvention audacieuse et poignante de la famille contemporaine.
 

Chronique de Jacques PLAINE publiée dans L’Essor

Fanny Chesnel - Le berceau - Flammarion - 19 €
 
Fanny Chesnel est scénariste et réalisatrice. Son premier roman « Une jeune fille aux cheveux blancs » qui a été porté à l’écran par Marion Vernoux avec Fanny Ardant sous le titre des « Les Beaux Jours » avait obtenu la Prix Charles Exbrayat en 2011
Joseph, ancien éleveur de vaches laitières en Normandie « est en train de fabriquer le berceau de sa petite fille ». Une enfant qui n’est pas encore née mais qui - au fin fond du Nouveau-Brunswick - se  prépare à dire bonjour à la vie dans le ventre d’une mère porteuse.
 Joseph connaît ce détail, ou plus exactement sait que son fils Emmanuel est marié avec Bérenger - oui ça se fait de nos jour des mariages entre personnes du même sexe, même si ça le dépasse un peu - et qu’une Canadienne a fait l’incroyable charité de son utérus pour donner un enfant à ces deux garçons. Situation un peu compliquée certes pour un vieux paysan qui n’a jamais quitté le cul des vaches mais situation qui n’altère en rien son immense bonheur d’être bientôt grand-père.
 Et puis c’est le drame. Sa fille lui apprend que le Boeing 767 dans lequel ont pris place son fils et son gendre vient de s’abîmer en mer - englouti dans les eaux territoriales au sud-ouest du Groenland - et que tout espoir de retrouver des survivants relèverait du miracle.
 Joseph n’a pas l’ADN d’un résigné. Mais si l’apparition des robots de traite l’a contraint à s’initier aux joies de l’informatique, l’ordinateur n’est quand même pas son truc. Il s’y colle cependant, plonge dans celui de son fils et dans les 2 347 messages non lus, découvre que la mère porteuse de sa petite fille s’appelle Abigail Lizotte, crèche au Nouveau-Brunswick - à Fredericton sa capitale - mais n’a aucune envie de donner suite à ses propositions de rencontre.
 Sourd à toutes les bonnes raisons qui l’incitent à renoncer, à ses potes qui lui démontrent combien son idée de prendre l’avion et de traverser l’Atlantique est une folie - à son âge, lui qui toute sa vie s’en est remis à l’autorité et au bon sens de sa femme Marie-France - Joseph demande à sa fille de prendre soin de son chat, de ses poules et de ses lapins et de lui acheter un billet pour l’Amérique. Là-bas - têtu et obstiné, plus Normand que Normand - le voilà à la recherche d’Abigail, la jeune étrangère farouche et indomptable… une aiguille dans une botte de foin comme on dirait dans le bocage Normand.

   

© clichés Louis Reynard Lire à Saint-Etienne/ RCF42

 

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