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Jean Luc Seigle "Excusez moi pour la poussiere"
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Jean Luc Seigle "Excusez moi pour la poussiere"

Un article rédigé par Anne-Marie VERGNON - RCF Saint-Étienne, le 18 février 2017  -  Modifié le 28 février 2024

Elle ne chante pas et pourtant Dorothy Parker a tout d'une diva. Habillée par Dior, elle observe l'Amérique de son temps avec un sens de l'humour décapant qui n'a d'égal que son élégance. Subversive, alcoolique, cruelle, indignée, elle égratigne la société américaine qui ne rêve plus. Auteur de quelque quatre-vingts nouvelles, elle a fait de sa vie le roman que l'Amérique attendait et qu'elle n'a jamais écrit. « Excusez-moi pour la poussière », c'est l'épitaphe qu'elle aurait souhaitée sur son urne funéraire.

Chronique de Jacques PLAINE publiée dans L’Essor

Jean-Luc Seigle - Excusez-moi pour la poussière - Flammarion - 10 €
 
Grand Prix RTL/Lire avec « En vieillissant les hommes pleurent », Jean-Luc Seigle a reçu le Prix Charles Exbrayat en 2015 avec « Je vous écris dans le noir ». L’histoire de Pauline Dubuisson, condamnée à perpétuité en 53, libérée en 59 pour bonne conduite et qui s’est suicidée après avoir vu le film de Clouzot « La Vérité ».
Une histoire vraie, rocambolesque mais vraie, dont Jean-Luc Seigle a fait un roman. Aujourd’hui il remet le couvert avec une autre histoire - toujours aussi vraie - mais cette fois écrite pour le théâtre. « Excusez-moi pour la poussière » une pièce interprétée par Natalia Dontcheva et jouée en 2016 à Paris au théâtre du Lucernaire.
 Un personnage, huit tableaux, tous à l’Hôtel Volney de New York entre 1950 et 1962. La vedette, le rôle unique, c’est Dorothy Parker, une nouvelliste, poète, critique littéraire et scénariste américaine connue pour son humour caustique, ses mots d’esprit et le regard acéré qu’elle portait sur ses contemporains.
 Elle est au téléphone et appelle - ou répond - soit à Charly, le concierge noir de l’hôtel, son ange gardien « bien sûr que si, un Noir peut être l’ange gardien d’une Blanche », soit à Lilian sa grande amie « Je l’ai foutue à la porte hier soir ?! (…) ce n’est pas non plus une raison pour ne pas être là ce matin » ou enfin à Alan, deux fois son mari.
 Oui, deux fois car Dorothy a épousé Alan Campbell - un scénariste américain avec lequel elle a réalisé « Une étoile est née » nominée pour un Academy Award en 1937 - une première fois en 1934, une seconde en 1950. Le cinquième tableau de la pièce la présente d’ailleurs dans une salle de bain de l’Hôtel Volney le jour - non la nuit -  juste avant le grand frisson de son deuxième mariage « Je t’appelle de la salle de bains.(…) Evidemment que je sais que tu es dans la chambre d’à côté mais il y a un téléphone dans la salle de bains alors j’en profite ! »
 Une biographie. Oui on peut dire ça comme ça. Celle d’une diva, habillée par Dior, fana de la dive bouteille - de whisky vintage évidemment - et d’amants tout autant millésimés. Récidiviste du suicide, elle s’est ratée trois fois… alors que son « deux fois mari » s’est réussi à la première.

 


 
 

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