L’actualité du spectacle vivant et de la lecture publique de la région. L’occasion d’entendre des comédiens, des metteurs en scène et des auteurs, et découvrir des classiques et des créations du spectacle vivant.
► Le vendredi à 12h30 • Rediffusions le vendredi à 19h30 et le dimanche à 16h30.
Située à Compiègne, l’action des Dialogues des Carmélites oppose les brûlures de la foi à celles de l’Histoire. Ce sublime opéra de Poulenc sera joué pour la première fois au Théâtre Impérial, le 14 décembre 2024, à l’endroit précis où se dressait le couvent des Carmélites de Compiègne à l’époque de la Révolution.
Dialogues des Carmélites avait tout pour ne pas connaître le succès : un opéra sur la foi, mettant en cause la Terreur, créé à la Scala de Milan en pleine période sérielle. Ce fut pourtant un triomphe en janvier 1957, puis six mois plus tard à Paris, avec la participation de Denise Duval, Rita Gorr et Régine Crespin. Depuis lors, l’opéra de Poulenc reste l’un des rares ouvrages lyriques de la seconde moitié du XXe siècle régulièrement repris sur les scènes du monde entier.
Ce concert permettra de retrouver une partie des interprètes qui avaient été ovationnées en 2013 sur la scène du Théâtre des Champs-Élysées, mais dans des rôles différents. Si Véronique Gens reste Madame Lidoine, Patricia Petitbon sera ici Mère Marie de l’Incarnation, et Sophie Koch sera Madame de Croissy. La fine fleur du chant français d’aujourd’hui (Vannina Santoni, Marie Gautrot, mais aussi Alexandre Duhamel et Sahy Ratia) les rejoint et forme une équipe on ne peut plus soudée. Au pupitre des Siècles, Karina Canellakis est chargée de faire briller les couleurs de l’orchestre de Poulenc.
Une première au Théâtre Impérial de ce chef-d’œuvre ancré dans l’histoire de notre cité avec une distribution d’exception, 230 ans après la disparition des Carmélites de Compiègne : un événement incontournable !
Possibilité de s'y rendre grâce à la Maison de la culture d'Amiens
Quand il est question de secrets, les dentellières gardent la bouche cousue. Véritable immersion dans un savoir-faire pluriséculaire, "Lacrima" choisit l’intime pour fil rouge. En suivant la confection d’une robe pour la Princesse d’Angleterre, ce sont 9057 heures d’artisanat qui nous sont données à voir. Un travail pointilleux, collectif et rigoureusement conditionné par le secret. Forte d’une formation en sociologie, Caroline Guiela Nguyen s’attarde sur les peines qui s’éprouvent dans l’ombre de la Haute Couture. Derrière l’idéal patrimonial se cachent des histoires de famille. Et si l’on connaît bien les ateliers de Paris et les dentellières d’Alençon, qu’en est-il des brodeurs de Mumbai, qui malgré leur savoir-faire restent invisibles de tous ? Combien d’ouvrières vacillent pour le tombé d’une robe ?
L’un est le fils de Saül, roi d’Israël ; l’autre, après son bannissement, a dû rejoindre le camp des Philistins. David et Jonathas sont amis mais le sort les a placés dans des camps opposés, au milieu des tourments d’une guerre fatalement fratricide… Partant de la légende biblique, Marc-Antoine Charpentier déroule l’histoire d’une amitié à la vie à la mort, où l’un perdra la vie et l’autre ce qu’il a de plus cher, dans un chef-d’œuvre du baroque français.
"Médée et Jason" invite à la rencontre des genres, du tragique et du comique, du théâtre, de la danse et de la musique, de vaudevilles légers et d’airs sérieux, d’airs de démonset d’airs de marins… De cette manière, la parodie d’opéra des 17e et 18e siècles préfigure ce qui deviendra plus tard l’opérette ou même la comédie musicale.
Gwenaël Morin s'empare de la comédie de Shakespeare, Le "Songe d'une nuit d'été", qu'il met en scène avec seulement six comédiens (qui se partagent douze rôles). Grand succès du Festival d'Avignon 2023, cette version épurée brille par sa simplicité joyeuse.
Une pièce qui a sidéré et ébloui le monde entier, servie sur un parterre de huit mille œillets roses, une pierre incandescente dans la carrière d’un génie, inscrite dans l’histoire de la danse et du théâtre… En 1982, alors que la chorégraphe a déjà créé l’onde de choc avec les ombres du Café Müller, elle présente au Festival d’Avignon une nouvelle création qui dévoile son versant lumineux, extraverti. Un opus dont la magnitude n’échappe à l’époque à aucun spectateur, et qui conserve aujourd’hui une puissance intacte. Dirigé désormais par le chorégraphe Boris Charmatz, le Tanztheater Wuppertal insuffle des énergies contemporaines à ce classique atemporel.
Interview de Reginald Lefebvre
Une mère, morte tragiquement dans un pays violent et déraisonnable. Et un fils, celui qui par delà les années et les océans, convoque enfin sa mémoire pour lui confier, dans un entretien différé, tout ce qui, entre eux, n’a jamais été dit.
Pour évoquer les liens du sang, les conflits et l’exil, le chaos et la démesure, il fallait la grâce de la plume de Jean-René Lemoine. Il fallait aussi, pour donner une voix nouvelle à ce monologue édité il y a quinze ans, la créativité scénique de l’immense Guy Cassiers, magicien des images.
Leur association donne un spectacle puissant et digne, qui,de l’intime à l’universel, touche profondément et élève chacun.
Atelier Lyrique de Tourcoing - Saison 2024-2025
Interview d'Enrique Thérain et de Viviane Lecomte
L’Atelier Lyrique de Tourcoing s’affirme comme une scène lyrique originale de création et de diffusion d’opéra et de concerts depuis 1981. Bien ancré dans la région Hauts-de-France, l’Atelier Lyrique est un laboratoire d’épanouissement de toutes les créations originales et de qualité.
Une ambition : offrir le meilleur de la scène lyrique à toutes et tous en proposant une diversité d’actions sociales et pédagogiques, une politique tarifaire étudiée et adaptée au territoire, une forte recherche de diversité, une proximité avec le public, un travail avec de nombreux amateurs.
"Chasselay et autres massacres" de Eva Doumbia, en création au Théâtre du Nord et en tournée dans la Région Hauts-de-France
L’histoire des tirailleurs sénégalais de 1940 prend une dimension inédite dans ce spectacle entre théâtre, musique et hommage réparateur. C’est un endroit méconnu de la banlieue lyonnaise : La Nécropole de Chasselay. Lieu de mémoire construit par les civils, ce « Tata » ocre rouge matérialise pourtant une histoire effacée. Cette histoire, c’est celle des tirailleurs sénégalais.
Aux récits des soldats se mêlent ceux des villageois·es qui n’avaient alors jamais vu d’hommes noirs de leurs vies. Éva Doumbia, artiste associée du Théâtre du Nord, met en mots ces silences de l’histoire, comme un rituel réparateur auquel le public est invité à prendre part.
Cette création interroge nos imaginaires autour de la Seconde Guerre Mondiale et ses liens avec les politiques coloniales allemande et française. En invitant un joueur de kora et un pianiste, la dramaturge et metteuse en scène donne à voir une rencontre historique et artistique entre cultures européenne et africaine.
"Polifemo" de Nicolas Porpora à l'Opéra de Lille
Si le berger Acis est prêt à affronter le redoutable Polyphème, le compositeur Nicola Porpora devait, lui, soutenir la comparaison avec Händel. Au début des années 1730, le compositeur de Rinaldo domine encore une scène londonienne passionnée par l’opera seria. Mais Porpora a du répondant ! Écrit pour les deux castrats les plus célèbres de l’époque, Senesino et Farinelli, son Polyphèmeemprunte à Homère et Ovide pour mieux déchaîner les passions, dans les airs comme sur les mers.
Dans la mise en scène de Bruno Ravella, les monstres et les pyrotechnies chères au XVIIIe siècle sont devenues des évasions en technicolor. Des magies comme on en concevait à Hollywood dans les années 1950, avec leurs couleurs saturées, leur exotisme, leurs trucages à la fois raffinés et naïfs. Dans ce monde d’émotions fortes et hautes en contrastes, Emmanuelle Haïm, à la tête du Concert d’Astrée, retrouve ici sa période de prédilection et fait ressortir avec éclat les couleurs d’une perle du répertoire baroque, encore inédite en France.
La 18ème saison de Chambre à part propose l’habituel mélange de musique connue et à découvrir, mettant en valeur les nombreux musiciens professionnels de haute qualité de la région lilloise, ainsi que ceux d’horizons plus lointains.
Comme pour la saison précédente, les concerts seront répartis entre le Conservatoire de Lille (le matin à 11h) et le Couvent des Dominicains (l’après-midi à 16h), avec un concert exceptionnel le 6 juillet à l’Église Sainte-Catherine.
En replay sur Francetélévision
Pour sa première collaboration avec la Troupe, Tiago Rodrigues, directeur du Festival d’Avignon, s’empare de l’histoire d’Hécube.
Et comme il est d’usage dans son théâtre d’une adresse directe au public, il mêle aux enjeux atemporels de la femme antique, troyenne, ceux d’une femme d’aujourd’hui, comédienne et mère, prise au cœur de tourments similaires. Tiago Rodrigues a coutume de dire qu’il n’écrit pas de pièces pour le théâtre mais pour les comédiennes et comédiens qui font la pièce. Ici donc, une actrice répète Hécube d’Euripide. Elle joue le rôle de la veuve de Priam. Celle qui, dans la défaite de Troie, a tout perdu : son époux, son trône, sa liberté, et pour sa plus grande souffrance, presque tous ses enfants. C'est une femme qui réclame justice.
Or la tragédie fictionnelle vient douloureusement flirter avec la réalité intime de la comédienne dont le fils autiste a été victime d'un système de maltraitance qu'elle dénonce et contre lequel elle s'insurge. Au temps des répétitions du spectacle se superpose avec ambiguïté celui de l'enquête judiciaire. Dans un décor unique et crépusculaire, ce sont deux mondes qui viennent se frotter l’un à l’autre, dans un entremêlement troublé, troublant, entre la tragédie du mythe et celle du réel, entre le jeu du théâtre et celui de la justice. Le spectacle, créé fin juin 2024 au Festival d’Avignon, arrive au mois de mai 2025 sur le plateau de la Salle Richelieu après une tournée française et européenne qui l’a mène de Grèce en République tchèque, Slovaquie, Serbie, Slovénie, Turquie, Suisse, Espagne, Portugal, Belgique, Luxembourg...
Benjamin Bernheim, une star de l'art lyrique français aux Jeux Olympiques de Paris
Sacré en 2020 et 2024 artiste lyrique de l’année aux Victoires de la musique classique, Benjamin Bernheim a prêté sa voix à la cérémonie de clôture des Jeux olympiques de Paris, à la veille de sa magnifique prestation au Festival de Salzburg dans "Les contes d'Hoffmann" de Jacques Offenbach
L’Atelier Lyrique de Tourcoing s’affirme comme une scène lyrique originale de création et de diffusion d’opéra et de concerts depuis 1981. Bien ancré dans la région Hauts-de-France, l’Atelier Lyrique est un laboratoire d’épanouissement de toutes les créations originales et de qualité.
Une ambition : offrir le meilleur de la scène lyrique à toutes et tous en proposant une diversité d’actions sociales et pédagogiques, une politique tarifaire étudiée et adaptée au territoire, une forte recherche de diversité, une proximité avec le public, un travail avec de nombreux amateurs.
Il y a 100 ans à Bruxelles, en 1924, disparaissait Giacomo Puccini, l'une des grandes figures de l'opéra italien dont les nombreux chefs-d'œuvres, "Tosca", "Turandot", "Madame Butterfly"... ont fait le tour du monde.
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