La rendre taboue rend la mort impensée, impensable. Dans notre société occidentale, en effet parle peu de la mort. Ou quand on l'évoque c'est moins pour savoir quel sens lui donner que pour trouver des façons de la maîtriser, comme choisir le jour où l'on décide de partir... Pour Bertrand Vergely, auteur de 'Entretiens au bord de la mort' (éd. Bartillat), il faut retrouver le sens transcendant de la mort : il en va du sens de notre vie.
'Dans notre monde aujourd'hui, la mort est morte, nous l'avons tuée', écrit le philosophe dans son ouvrage. Un essai où il s'appuie sur des souvenirs personnels, où il questionne les philosophes et médite la pensée chrétienne. Pour lui, dans notre monde où la mort est réduite à néant, on en vient à la faire reculer quand la vie va bien et on l'utilise pour en finir quand ça va mal. Une vision matérialiste, en somme, qui fait de la mort non pas une question mais un 'usage'. 'La vie devient une guerre contre la mort', explique-t-il.
Le philosophe Bertrand Vergely se dit clairement croyant et convaincu que 'notre monde est totalement guidé par une perspective spirituelle'. Croire que l'on n'est pas là pour rien, que l'on ne vient pas de nulle part que nous n'allons pas vers rien, est, il l'admet, difficile pour qui n'a jamais fait d'expérience spirituelle.
Cependant, faire évoluer la mort comme une question, 'comme le passage du monde visible vers le monde invisible', cela rend paisible. Dans ce monde 'de l'inquiétude et de l'angoisse' tel que le nôtre, Bertrand Vergely constate que la spiritualité fait que la mort n'est plus un adversaire redoutable. S'il y a une vie après la mort, on n'a plus en effet cette angoisse de 'tout perdre'.
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