Sylvie Baron "Le cercle des derniers libraires"

Adrien Darcy, journaliste sportif vient de survivre à un grave accident de la route. La trentaine, il n’a jamais su tenir en place et veut reprendre du service. Son rédacteur en chef à la Montagne, quotidien régional, lui confie un dossier non sportif : le meurtre de trois libraires de la région en trois mois. Darcy finit par accepter la mission : enquêter discrètement pour découvrir ce que la police n’a pas découvert.

Chronique de Jacques PLAINE publiée dans L’Essor

Sylvie Baron - Le cercle des derniers libraires - De Borée - 18 € 90
Sylvie Baron auteur de nombreux livres scolaires est aussi admiratrice « des grandes dames du crime », d’Agatha Christie à Patricia Wentworth. Avec « Le cercle des derniers libraires » elle vient de troquer sa passion de la pédagogie par celle du polar.
Il y a deux sortes de vrais libraires. Ceux qui mettent leur point d’honneur à vendre tous les livres - même ceux qu’ils abhorrent - et les autres qui mettent le leur à n’avoir en stock que ceux qu’ils adorent.
Emma Pélissier - « Les livres penseurs » à Saint-Flour - fait partie de la deuxième catégorie. Mieux, sa passion l’a poussée à créer une association « Le cercle des derniers libraires ». Avec vingt confrères du centre de la France, pas trop éloignés les uns des autres. On se rencontre autour d’un barbecue, on lit des extraits de quelques nouveautés, on envisage des activités communes, on refait le monde (des livres), on s’enflamme sur la dernière sélection des Prix littéraires.
Vingt Libraires dont les enseignes, « Au fil des pages », « Les livres penseurs », « Point virgule », « Le rouge et le noir » - j’en passe et des meilleurs - soulignent la volonté de voyager avec les mots plutôt qu’à travers l’univers des ratios et des statistiques.
Tout se passait pour le mieux, jusqu’à ce que trois d’entre eux soient assassinés. Trois mois de suite et le 20 de chaque mois. Etranglement, coup de couteau, chauffard. Un bel assortiment de méthodes pour un serial killer en recherche d’image correspondant à son statut.
Trois assassinats, le 20 de chaque mois et trois mois de suite, voilà qui intrigue et met la pression sur ceux qui sont encore vivants : qui sera la prochaine victime  le 20 du mois prochain ?
 C’est alors que le rédacteur en chef de La Montagne décide de lancer dans l’arène un de ses journalistes sportifs, Adrien Darcy. Pourquoi ce champion de la petite reine qui se targue ne n’avoir pas mis les pieds dans une librairie depuis quinze ans ? Simplement parce qu’il s’est méchamment éclaté en vélo, en est resté à moitié paralysé, dit sentir « son moral ressembler à celui d’une dinde la veille du réveillon »  et a besoin d’un électrochoc pour reprendre le guidon par en dessous et la vie par en dessus.
Mais un frapadingue de la bécane peut-t-il mettre tout à la fois le nez dans le guidon et l’œil dans la littérature ?