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Yves Bichet "Trois enfants du tumulte"
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Yves Bichet "Trois enfants du tumulte"

Un article rédigé par Jean-Claude DUVERGER - RCF Saint-Étienne, le 9 février 2019  -  Modifié le 28 février 2024

Mai 1968. La révolte gronde partout en France. Notamment à Lyon où se tient une grande manifestation qui va mal tourner. Au moment où le cortège des étudiants tente de rejoindre celui des ouvriers en grève, un camion fonce sur les forces de l’ordre et percute le commissaire Lacroix, qui mourra à l’hôpital. C’est le premier mort de mai 68. Pour Mila et Théo, venus manifester ce jour-là, c’est le début d’une autre histoire...
 

Chronique de Jacques PLAINE publiée dans L’Essor

Yves Bichet - Trois enfants du tumulte - Mercure de France - 19 € 80
 
Yves Bichet, écrivain français, poète, romancier et dramaturge a un parcours singulier. Salarié agricole pendant neuf ans, puis artisan du bâtiment, il se consacre aujourd’hui à l’écriture. « Trois enfants du tumulte » est son douzième roman. 
 
Lyon. Pont Lafayette. 24 mai 1968. Echauffourées, barricades, tumulte. Bataille rangée entre les gardes mobiles massées au milieu du pont et les manifestants. Sur un chantier des étudiants volent un camion, coincent l’accélérateur avec une pierre et lancent l’engin contre les forces de l’ordre. Un mort : le commissaire René Lacroix.
 
Yves Bichet raconte ce tournant de la révolution : L’affrontement, le choc, le pillage des grands magasins, la dispersion des manifestants, les perquisitions, l’arrestation de Michel Raton et Marcel Munch, le coup de théâtre à leur procès où l’urgentiste de l’hôpital affirme que le commissaire est mort dans ses bras d’une crise cardiaque, acquittement des deux inculpés suivi d’une révélation du Canard Enchaîné (ce soir là, un deuxième Lacroix aurait été découvert à la morgue). Yves Bichet n’omet aucun détail, cite les noms, les lieux, les heures, avec une précision aussi chirurgicale que judiciaire. Sauf que, il ajoute sur le marchepied du fameux camion, agrippée à la portière, Mila. Mila la petite grutière qui dans « Indocile » - son roman précédent - avait emmené Théo à la foire de Beaucroissant… et lui avait fait perdre sa virginité au lac de Paladru.
 
Théo est là aussi. Dans le camion avec Raton et Munch. Lui, l’objecteur de conscience et l’insoumis. Pas loin non plus, Marianne Delcourt culbutée sur un coin de table par « Zizi béton ». Une nouvelle venue enfin, Delphine Valladon, l’Interne de l’hôpital, qui se retrouvera enceinte sans savoir ni comment, ni pourquoi, ni par qui.
 
Dans ce tumulte on va découvrir une collection de militants débridés « ballottés entre désir de liberté et nostalgie du chaos ». Des personnages « plus racailles que nantis plutôt rebuts que privilégiés » qui continueront - chacun pour soi - leur chemin d’absolu et de vérité.

 

 
 

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