Ces derniers jours, deux tempêtes monstrueuses ont tout emporté sur leur passage. L’ouragan Florence, et le typhon Mangkhut. "Le point commun que l’on peut établir entre ces différents phénomènes, c’est tout d’abord leur violence, leur intensité. On assiste ces dernières années à une succession de records en matière d’épisodes climatiques extrêmes. De manière générale, ils incarnent tous le dérèglement climatique et de changements à venir" explique âAlice Baillat, chercheuse à l’IRIS. Alice Baillat travaille sur les changements climatiques et leurs conséquences en matière de migration et de sécurité.
Face à cela, les États et les populations sont inégalement préparés. "De manière générale, aucun État n’est véritablement préparé à faire face à ce type de catastrophe. Il y a un coût économique véritablement énorme, et un coût humain. Là où on peut établir des différences en fonction des régions qui sont frappées, c’est sur le degré de développement des pays. Le coût humain sera plus important dans les pays en voie de développement, et le coût économique sera plus important dans les pays développés" précise-t-elle.
À partir de ce manque de préparation face à de violents événements climatiques, les Etats doivent donc faire preuve de résilience. Volonté politique d’abord, prise de conscience ensuite. "Cela passe par une prise de conscience. Ce n’est pas un enjeu lointain mais une réalité à laquelle il faut faire face dès maintenant. Cela passe par une plus grande anticipation de ces phénomènes par les pouvoirs publics pour évacuer les populations, par le fait de prévoir des plans d’aménagement du territoire qui tiennent compte de ces événements, de prévoir des infrastructures plus résilientes" lance encore Alice Baillat.
Ces phénomènes démontrent aujourd’hui une accentuation du changement climatique. "Ce que l’on sait aujourd’hui, c’est que le changement climatique ne crée pas d’épisodes extrêmes. Par contre ces derniers sont très certainement aggravés par le réchauffement climatique. On sait que ces épisodes cycloniques se forment lorsque les eaux des océans sont au-dessus de 27 degrés. Le changement climatique crée des conditions météorologiques qui sont favorables à l’aggravation de ces épisodes cycloniques" précise la chercheuse à l’IRIS.
Pour cette dernière, il est important de rappeler que le réchauffement climatique n’est plus un enjeu lointain que l’on va pouvoir éviter. "C’est un enjeu que l’on doit gérer maintenant à différentes échelles, en fonction des régions qui sont différemment touchées. Quoi qu’il en soit, tout le monde est concerné. Chaque région du monde va devoir s’adapter en fonction de ses moyens. Il est important d’avoir une solidarité entre les pays plus développés et les pays en voie de développement" conclut Alice Baillat.
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