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Chonique cinema

RCF,  - Modifié le 26 septembre 2019
"Au nom de la terre", un premier long métrage du réalisateur Édouard Bergeon qui s'attaque au drame de l'agriculture française.

C’est un film coup de poing que je vous propose cette semaine ! Puisqu’il aborde un drame familial, et le thème du suicide dans le monde paysan qui est rarement évoqué au cinéma. Même si récemment « Petit Paysan » d’Hubert Charuel a marqué les esprits. Ou bien peut-être certains d’entre vous se souviennent aussi du très beau film de François Dupeyron, « C’est quoi la vie ? », avec Jacques Dufilho, Jean-Pierre Darroussin et Eric Caravaca, qui évoquait déjà en 1999, la vie de trois générations de paysans dans une ferme des Causses !

QUE NOUS RACONTE AUJOURD’HUI « AU NOM DE LA TERRE » ?

Le réalisateur ne s’en cache pas, son film est largement autobiographique, même s’il revendique d’en avoir fait une fiction.

C’est donc l’histoire de Pierre, un jeune agriculteur parti se former dans un ranch aux Etats-Unis à la fin des années 1970. Et qui à son retour en France reprend la ferme familiale des Grands Bois, avec à ses côtés Claire, la femme qu’il aime. Le film commence donc comme une romance rurale, où Rufus joue le père raide et autoritaire de Pierre. Il appartient à cette génération d’avant-guerre pour qui seul le travail peut résoudre les difficultés de la vie !

Le rôle de Pierre incarné par Guillaume Canet

En effet, il s’est totalement investi dans le projet et il s’est métamorphosé pour le rôle. Dans une première scène où il incarne Pierre âgé, il porte une moustache et une vraie calvitie. Il est amaigri, et il marche hagard, le long d’un sillon de terre, l’air obstiné et totalement perdu.

Puis dans un long flash back, nous partageons le quotidien de cette famille heureuse, ses nombreux projets et le début de ses difficultés aussi.

Le réalisateur est lui-même fils et petit-fils de paysan, il a connu enfant le bonheur de vivre à la ferme. Puis il a vu son père, acculé par les dettes, sombrer dans la dépression jusqu’à mettre fin à ses jours.

LE FILM A DONC AUSSI COMME OBJECTIF D’EVEILLER NOS CONSCIENCES

Le réalisateur assume la dimension politique de son film, il dénonce le système des aides actuel qu’il qualifie de pervers, où les paysans ont perdu leur autonomie face aux firmes agricoles. Mais au-delà de cette réalité économique, le film rend compte, avant tout, d’un drame intimiste. Il nous montre avec beaucoup de justesse la complexité du monde paysan. Un monde où on se vend les fermes de père en fils, où on met son honneur dans le travail, mais où on a du mal à en vivre et où parfois aussi, l’orgueil et les rivalités poussent les plus fragiles au désespoir.

Avec son film, Edouard Bergeon rend, en tous cas, un vibrant hommage au courage de sa mère et à l’amour de son père. Mais il pointe aussi le fossé entre les générations, où on a tant de mal à exprimer ses sentiments.
 

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