Accueil
Coronavirus: plus rien ne sera comme avant
Partager

Coronavirus: plus rien ne sera comme avant

RCF,  -  Modifié le 1 avril 2020
​La mobilisation des pouvoirs publics reste intense face à l’épidémie. Mais la gestion de la crise doit se faire en deux temps: comment se déroulera le deuxième temps, après la crise?

La gestion de crise comporte toujours deux dimensions : l’urgence du moment et la nécessité d’éclairer l’avenir quand l’horizon se sera un peu dégagé pour dessiner des perspectives un peu mois sombres. Alors que l’épidémie de coronavirus connaît un nouveau bond, que le pic épidémiologique semble reculer sans cesse en France sur fond d’urgences saturées, la tâche de l’exécutif est de plus en plus complexe. Il lui faut inquiéter pour que la vigilance demeure et rassurer, « en même temps ». Dans une sorte de partage des rôles, la gestion du présent a été largement dévolue à Edouard Philippe. C’est lui qui a insisté samedi dernier sur la dureté des temps : « Le combat ne fait que commencer ». « Les 15 premiers jours d’avril seront encore plus difficiles. » a-t-il dit.

Edouard Philippe a dû, avec Olivier Véran, le ministre de la Santé, repréciser la stratégie du gouvernement et récuser les reproches de retards pris dans les décisions, le manque de masques et de respirateurs et annoncer une forte mobilisation pour mieux équiper personnels et hôpitaux. Lundi, le premier ministre a réuni les acteurs économiques pour mieux organiser les réponses face à la crise. Il sera sur TF1 et LC1 jeudi soir. Il s’agit de souligner, si nécessaire, la mobilisation des responsables même si les conséquences ne sont pas du tout les mêmes pour tous.  Avec cette ombre portée : la durée même d’un confinement dont personne ne peut exclure qu’il se prolonge au-delà du 15 avril.

La sortie de crise, passé le soulagement salutaire, ne sera pas moins complexe à gérer que la crise elle-même. A l’évidence, cette expérience partagée par plus d’un milliard d’individus sur la planète marquera durablement les sociétés. La difficulté porte sur la nécessité de s’entendre sur le contenu précis du mantra qui court sur toutes les lèvres : « Plus rien ne sera comme avant ». Il faudra éviter de répéter la cécité des grandes crises précédentes (terroristes ou financières) à la suite desquelles l’ordre ancien s’était vite réinstallé. Pour éviter ces répétitions, des pistes se dessinent déjà. Reprendre à l’identique les errements passés deviendra impossible par un éveil des consciences et par la création d’un nouveau rapport de force politique. Emmanuel Macron l’a lui-même constaté quand il a évoqué la place et le rôle de l’Etat dans la gestion de l’intérêt général. La globalisation folle va connaitre un ralentissement salutaire. L’ouverture aux autres imposera un souci renforcé du bien commun, de la solidarité, de la justice sociale avec au cœur des préoccupations la préservation de notre planète.

Ce sera une remise en cause radicale de nos manières de voir et de produire. Cette crise nous oblige désormais à réfléchir à ceux à quoi nous sommes véritablement attachés, loin des déracinements absurdes et de tant de miroirs aux alouettes. Ce sont de telles prises de consciences individuelles et collectives qui, seules, garantiront que « plus rien ne sera comme avant ».
 

Cet article vous a plu ?
partager le lien ...

RCF vit grâce à vos dons

RCF est une radio associative et professionnelle.
Pour préserver la qualité de ses programmes et son indépendance, RCF compte sur la mobilisation  de tous ses auditeurs. Vous aussi participez à son financement !

  • Ce don ne me coûte que 0.00 € après déduction fiscale

  • 80

    Ce don ne me coûte que 27.20 € après déduction fiscale

  • 100

    Ce don ne me coûte que 34.00 € après déduction fiscale

Faire un don