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Financement du terrorisme: "les derniers attentats n'ont pas coûté très cher" explique Eric Vernier

RCF,  - Modifié le 27 avril 2018
​70 pays sont réunis jeudi 26 avril à Paris pour organiser la lutte contre le financement de Daech et des autres groupes terroristes.

Ce combat est devenu, depuis quelques années, l’une des grosses priorités des Etats qui témoignent d’une stratégie occulte, et très variée.

Comment le terrorisme se finance ?

"Le financement du terrorisme est divers. On a effectivement ce que faisait d’ailleurs Al Qaeda, des circuits sophistiqués comme on peut les connaître dans les grandes techniques de blanchiment et d’évasion fiscale. Et puis on a aussi du financement beaucoup plus simple qui vient d’une ponction d’une partie de certains salaires, de racket, de financement par petites coupures. On a vraiment un florilège de possibilités selon les acteurs et les objectifs" explique Eric Vernier, professeur d’économie et expert sur les risques de blanchiment d’argent.
 

On peut avoir des transferts assez discrets ?

"Oui. C’est ce qu’on a appelé le terrorisme low-cost. Les derniers attentats n’ont pas coûté très cher. Avec un peu de liquide qui provient d’un salaire classique, on peut commettre un attentat. On a effectivement toutes les possibilités pour commettre des attentats de la solution la plus simple jusqu’à la plus sophistiquée" ajoute l'économiste.
 

Comment peut-on lutter contre cela ?

"On a fait le choix depuis une vingtaine d’années de s’attaquer au financement du terrorisme comme on s’attaque au blanchiment. Toutes les lois, les réglementations qui sont appliquées à la lutte et à la prévention contre le blanchiment sont en même temps des lois qui luttent contre le financement du terrorisme. Suite aux attentats du 11 septembre 2001, nous sommes partis du constat qu’Al Qaeda utilisait à l’époque les mêmes circuits que les barons de la drogue ou que les politiques véreux que nous pouvons connaître dans le monde. Après on a ce fameux financement low-cost qui lui pose un peu plus de problèmes car beaucoup difficile à appréhender" précise-t-il.
 

Que peut-on attendre de cette conférence ?

"Je ne suis pas sûr que la conférence accouche de grand-chose. L’intérêt de ce type de conférences est de réunir les experts, les politiques, les fonctionnaires chargés de lutter contre ces phénomènes. C’est un premier pas. Mais il ne faut pas attendre un grand changement suite à cette conférence. Il y a d’une part une réunion qui permet d’échanger des points de convergence, et on assiste aussi à une réunion qui est un affichage politique" conclut Eric Vernier.

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