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"Il n'est pas bon que l'homme soit seul"
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"Il n'est pas bon que l'homme soit seul"

RCF,  -  Modifié le 25 février 2019
Retrouvez chaque lundi l'édito d'Antoine Guggenheim.
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Le Pape François fait le job. Benoît XVI a fait face à cette crise jusqu’au bout de ses forces, remettant sa charge au moment où il comprit dans la prière que les obstacles internes étaient trop lourds et qu’il devait passer le relai. En son temps, lors du dévoilement du scandale du diocèse de Boston par la presse, Jean-Paul II avait dit à sa manière : "cela ne serait pas arrivé si les clercs et les laïcs travaillaient davantage ensemble à la mission de l’Eglise". Cette participation de tous à la vie de l’Eglise et de la société était son vœu le plus profond, comme il l’avait montré dans son ministère de prêtre et d’évêque et dans son enseignement philosophique et théologique en Pologne.

Pour qui la connaît de l’intérieur, une chose est certaine : l’Eglise va bien ! L’Eglise, peuple de Dieu du Nouveau Testament vit, enseigne et célèbre l’évangile au quotidien dans les paroisses, dans les mouvements, dans les monastères. Elle écoute et sert les sociétés et les nations où elle est implantée. Son engagement universel, dans la durée, porte des fruits de justice et de paix en faveur des plus pauvres, des malades, des familles. Elle éclaire et forme les conscience par sa doctrine sociale. Dans un monde violent et égoïste, elle œuvre, sans bruit, pour la venue du Royaume.

Alors, où est le problème ? Plutôt du côté des responsables de l’Eglise, de son "personnel", comme disait Jacques Maritain ? Les humbles personnes que nous sommes, prêtres et évêques, ne sont pas plus mauvaises que d’autres responsables d’organisation publiques, et parfois meilleures. Mais nous sommes souvent isolés par nos fonctions, et nous perdons de vue notre belle vocation. Isolés dans tâche de gouvernement, isolés dans la tâche d’enseignement, isolés dans la tâche de sanctifier. Puisque l’Eglise est la famille des familles, nous devons beaucoup plus chercher ensemble, réfléchir ensemble, décider ensemble dans la diversité de nos expériences : femmes et hommes, consacrés et laïcs, prêtres diocésains et religieux, chrétiens et non-chrétiens.

La cléricalisation et la masculinisation de l’Eglise dont nous héritons fut peut-être le prix à payer pour une organisation pastorale adaptée à certains temps lointains, et encore. Mais cette masculinisation et cette cléricalisation ne correspondent pas à la vie ni à la doctrine chrétiennes. Elles nous privent d’une claire perception du bien commun de l’Eglise.

Quand la Genèse dit qu’il n’est pas bon qu’ « Adam soit seul », le texte ne parle pas seulement du mariage, et il ne parle pas seulement de l’homme. Il affirme que l’humanité dans sa diversité de sexes, ou de genres, est à l’image de Dieu quand elle expérimente la rencontre transformante de l’autre. Notre génération pourra-t-elle s’inspirer de cet enseignement fondamental pour déconcentrer et partager les responsabilités dans le service de l’évangile ? Pour une plus grande joie de tous. Tel est l’enjeu urgent et magnifique de la sortie de crise que les croyants espèrent.

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