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Impôts: le prélèvement à la source n'a pas fait disparaître la déclaration de revenus
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Impôts: le prélèvement à la source n'a pas fait disparaître la déclaration de revenus

RCF,  -  Modifié le 11 avril 2019
Comme chaque année, le printemps signe le retour de la campagne de déclaration des revenus.
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Contrairement à ce que certains pensaient, la mise en place cette année du prélèvement à la source de l’impôt sur le revenu ne l’a pas fait disparaître. Mais comme l’expliquait hier dans La Croix notre spécialiste, Mathieu Castagnet, la déclaration de cette année s’avère singulière à plus d’un titre. Elle marque d’abord la généralisation de l’obligation de remplir sa déclaration en ligne sur le site des impôts qui a ouvert hier. Seuls les contribuables ne pouvant pas utiliser Internet conservent le droit de renvoyer le formulaire papier. Le fisc a assuré qu’il serait compréhensif.

Ensuite, et surtout, elle va consister à déclarer des revenus qui vont échapper à l’impôt. Les revenus 2017 ont été imposés en 2018 avec l’ancien système. Vous ne l’avez pas oublié, je pense. Et depuis le début de cette année, le prélèvement à la source touche les revenus perçus cette année.

Résultat, ceux perçus l’an dernier ne seront jamais imposés. 2018 sera ce qu’on appelle une "année blanche", sauf s’ils sont totalement exceptionnels, par exemple les plus-values, les primes, les dividendes. Le fisc sera vigilant pour empêcher les petits malins d’échapper à leur contribution aux dépenses communes.
 

J’ai entendu dire que Gerald Darmanin envisageait de supprimer la déclaration de revenus…

Oui. La campagne 2019 pourrait aussi être la dernière à concerner l’ensemble des 38 millions de foyers fiscaux, qu’ils soient imposables ou non. Le ministre des comptes publics a réitéré son ambition d’en dispenser environ 8 millions de foyers dès l’année prochaine.
 

Lesquels ?

Les contribuables ayant des situations et des revenus stables, ceux qui ne perçoivent par exemple que leur salaire ou leur pension de retraite et n’ont donc pas à modifier la déclaration préremplie. Bercy sera cependant vigilant pour éviter que certains "phobiques administratifs" ne cherchent à se faire oublier par le fisc ou gagner du temps.
 

En attendant, le prélèvement à la source se poursuit…

Oui. Et sans accrocs. Malgré les prévisions apocalyptiques des Cassandres, dont j’étais, je dois l’avouer, tout se passe très bien.
 

Comment cela s’explique-t-il ?

En grande partie par le report d’un an décidé par Emmanuel Macron à son arrivée à la présidence, qui a permis de tester à fond le dispositif. Bien préparées, les entreprises ont ainsi encaissé le choc sans trop de difficulté. Quant aux premiers concernés, les contribuables, ils n’ont visiblement pas été traumatisés à la vision de leur fiche de paye amputée de l’impôt retenu à la source. Certains contribuables mensualisés se sont même aperçu qu’ils disposaient de plus d’argent en fin de mois qu’avant.
 

Pourquoi ?

Parce que dans l’ancien système, ils payaient chaque mois un dixième de leur impôt de janvier à octobre. Désormais, ils ne sont prélevés que d’un douzième de son impôt sur sa fiche de paye, voire un treizième seulement, s’ils bénéficient d’un treizième mois. Résultat, aucune chute de la consommation n’a été enregistrée avec la réforme. Bien au contraire. Tout n’est pas dû au prélèvement à la source, mais c’est sans doute un grand soulagement pour le gouvernement.

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