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Le nombre d'apprentis décolle
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Le nombre d'apprentis décolle

RCF,  -  Modifié le 6 février 2020
Apprentissage : par plus de 350.000 contrats signés dans le secteur privé durant l’année 2019. Une hausse de 16 %, la plus forte jamais enregistrée sur un an.
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Critiquée pour sa bourde à l’assemblée nationale sur la durée du congé pour deuil d'un enfant, la ministre du Travail, Muriel Pénicaud, n'a pas boudé son plaisir mardi, en présentant ses chiffres, entourée notamment de nombreux jeunes apprentis qui s’exerçaient à leur futur métier. « Tous ensemble, nous avons transformé l'image de l'apprentissage, trop souvent perçu comme une filière d'échec pour en faire une voie royale vers l'emploi », s’est-elle félicitée.

Comment cela s’est-il traduit concrètement ?

Par plus de 350.000 contrats signés dans le secteur privé durant l’année 2019. Une hausse de 16 %, la plus forte jamais enregistrée sur un an. Résultat, au 31 décembre dernier, 485 800 jeunes de 15 à 30 ans étaient en apprentissage dans le pays, alternant cessions en centre de formation d'apprentis (CFA) et travail rémunéré en entreprise. Et encore, nombre de contrats n'ont pas été enregistrés. La barre des 500.000 apprentis pourrait être atteinte prochainement. Du jamais vu.

Tout le monde est-il concerné ?

Oui. Signe d'un réel redémarrage, l'embellie a profité « à tous les niveaux de qualification, tous les secteurs d'activité, et à tout le territoire », s’est félicité Muriel Pénicaud. L'industrie a vu le nombre de ses apprentis grimper de 11 % et le BTP a enregistré une hausse de 13 %.
Même si l’augmentation reste tirée par le supérieur, en hausse de 30 %, l'apprentissage a redémarré dans l'enseignement secondaire, là où son effet sur l'insertion dans l'emploi est le plus fort. Après une décennie difficile, les effectifs, du CAP au bac pro, sont en hausse de 8 %, alors qu'ils piquaient du nez ces dernières années.

A quoi est-ce dû ?

D'abord parce que les entreprises embauchent. C’est aussi simple que cela. Beaucoup de secteurs peinent à trouver de la main d’œuvre et l’apprentissage est une bonne manière de séduire les jeunes.

Mais Muriel Pénicaud attribue aussi l’amélioration à la réforme qu’elle a engagée en septembre 2018, qui a simplifié considérablement le système, en confiant sa gestion du système aux branches professionnelles. Résultat, nombre d’entreprises créent leur propre CFA et les grandes fédérations professionnelles s’y mettent aussi, comme la métallurgie, qui vise une augmentation de 50 % du nombre de ses apprentis.

La réforme a aussi assoupli l'entrée en CFA en reportant la limite d'âge de 26 à 30 ans et ouvert la possibilité d'entrer en cours d'année.

Le boom de 2019 peut aussi s'expliquer par un début de transfert des contrats de professionnalisation (une autre forme d'alternance) vers l'apprentissage, une formule financièrement plus avantageuse pour les entreprises.

Tout le monde est content, donc…

Non. Pas vraiment. Toujours furieuses de s’être vues privées de l’une de leur compétence, les régions ont publié un communiqué cinglant avant même la publication des chiffres, en rappelant qu’elles étaient encore en charge du système l’an dernier. A leur yeux, « la ministre s'approprie encore une fois des résultats obtenus » grâce à leur action. Ce qui est en partie vrai.

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