Après deux ans de travail intensif de la part des gouvernements mais aussi de la société civile, et des églises, les Etats ont abouti à un texte consensuel en juillet. Malheureusement les Etats Unis et plusieurs Etats européens (Hongrie Autriche, République Tchèque, Bulgarie, Pologne, Slovaquie …) ont décidé de ne pas signer hier à Marrakech.
Ces retraits sont attristants : ils signifient que les gouvernements sont très sensibles aux mouvements de repli et de rejet des étrangers véhiculés notamment par les réseaux sociaux, très actifs sur ces sujets. Plus grave encore, cette attitude est une remise en cause du multilatéralisme or depuis l’après-guerre, le multilatéralisme est le fondement de relations internationales apaisées. C’est grave aussi pour la cohésion européenne puisque 6 pays refusent le pacte.
Mais restons optimistes : plus de 180 Etats vont adopter le pacte : une opportunité historique de réaffirmer les droits fondamentaux des personnes migrantes. Et il faut d’ailleurs rétablir la vérité : le pacte mondial migrations ne créé par un droit à l’immigration. Il réaffirme juste les droits fondamentaux des personnes migrantes qui sont déjà écrits dans les textes internationaux dont la déclaration universelle des droits de l’Homme. Il ne remet pas en cause la souveraineté nationale des Etats, mais rappelle qu’ "aucun état ne peut faire face, seul, aux migrations".
Comme tous les textes internationaux ce pacte sera un point d’appui pour pointer les violations des droits des migrants pays signataires, en France notamment ! Mais c’est un document non contraignant. Ce n’est ni une convention ni un traité et il n’est pas assorti de sanction mais sera évalué tous les quatre ans. Il réaffirme l’obligation de respecter et protéger les droits de toute personne migrante quel que soit son statut à chaque étape du parcours migratoire : l’accès à l’eau, l’hygiène, l’alimentation, mais aussi à la santé, à la justice...
Il vise également à développer des voies légales de migration notamment pour le travail et à promouvoir une approche positive des migrations. Il protège les plus vulnérables que sont les migrants climatiques, les femmes et les enfants. Ce pacte est une vraie avancée , et les ONG et les Eglises y ont contribué. Souvenez-vous du message du pape en janvier 2018 avec ces 4 verbes fort : ACCUEILLIR, PROMOUVOIR, PROTEGER, INTEGRER les migrants . Tout n’est pas gagné mais le chemin est ouvert !
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