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Le Service National Universel obligatoire divise les jeunes
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Le Service National Universel obligatoire divise les jeunes

RCF,  -  Modifié le 23 avril 2019
La tenue du service national universel a été présentée ce jeudi 18, alors que le dispositif va entrer dans une nouvelle phase pilote en juin. Avec toujours à la clé des controverses.
209 RCF Damien Leboulanger - Des jeunes volontaires du SNU 209 RCF Damien Leboulanger - Des jeunes volontaires du SNU

Veste et pantalon bleu marine polo blanc, casquette et cocarde bleu blanc rouge bien visible. C’est l’uniforme que les jeunes porteront au cours du futur service universel. Le SNU. Il a été imaginé par des élèves de lycée professionnel du textile. Et il est fabriqué par le même industriel que les uniformes de la police et de la gendarmerie.

Il y a un mois et demi une campagne de recrutement avait été lancée par le gouvernement via un site internet dédié. Objectif : recruter 2 000 volontaires âgés de 15 à 16 ans pour l’expérimentation du SNU dans 13 départements tests.  Elle sera divisée en deux phases. La première de 15 jours en juin prochain sera une phase de cohésion organisée dans les 13 départements.

Le service ambitionne de renouer avec un brassage culturel et social comme pouvait l’être le service militaire à l’époque où il existait. Les jeunes seront hébergés en internat ou au sein d’établissements militaire pour une formation pluridisciplinaire. Gabriel Attal Secrétaire d’Etat en charge du SNU revient sur le contenu de ces formations au micro de Damien Le Boulanger.

Cette phase sera suivie d’une seconde de 15 jours de service plus tard dans l'année, treize ambassadeurs du SNU étaient présents jeudi 18 avril à Paris. Des jeunes qui ont bénéficié d’une pré-expérience durant une semaine. Marie Bertille par exemple est guyanaise elle a confié à Damien Le Boulanger pourquoi elle s’était portée volontaire.

A l’image de cette jeune fille, l’aspect militaire  a séduit beaucoup de ces premiers participants présents hier à Paris. Mais pour le moment ces jeunes impliqués dans le SNU ne sont donc que des volontaires. C'est en principe à l’horizon 2022-2023 le dispositif deviendra obligatoire pour tous les jeunes âgés de 16 ans. L'objectif pour 2020 est d'accueillir cette fois 40.000 volontaires pour une montée en puissance avant d’atteindre alors toute une classe d’âge garçon et fille. C'est ce que rappelle le secrétaire d’Etat  Gabriel Atal :  

Les jeunes présents hier sont donc logiquement très motivés, mais tous vont-il y trouver leur compte ? Damien Le Boulanger a posé la question hier à Quentin, 15 ans. En situation de décrochage scolaire, ce jeune homme très impliqué est par ailleurs sapeur-pompier dans sa ville, mais il pense aussi que ce SNU peut être plus compliqué pour d’autres.

Ce doute émis par Quentin sur l’aspect obligatoire du futur service  est mis en avant par un grand nombre de détracteurs du dispositif. La plupart des associations de jeunesses indépendantes de l’Etat sont réservées ou clairement opposées au SNU. C’est le cas de la Fage, la fédération des associations générales étudiantes. Sa présidente Orlane François rappelle que l’engagement n’est pas une chose qui peut s’imposer.

Autre problème mis en avant, le coût du service national universel lorsqu’il sera généralisé. Pour l’instant, le budget reste flou. De un à un milliard et demi par an selon le gouvernement. Jusqu’à trois milliards d’euros voire plus selon d’autres sources. Autant d’argent qui pourrait être mieux utilisé pour former à la citoyenneté en amont à l’école par exemple, soulignent les associations de jeunesse.  Au-delà de ces considérations budgétaires, Orlane François s’interroge sur la vision de la jeunesse porté par ce SNU.

Ces associations estiment que la mixité et la citoyenneté ne se décrètent pas en 15 jours, mais qu'elle se construit tout au long de l’enfance et après.  Enfin parmi les autres problématiques soulevées se pose la question de l’hébergement de ces jeunes en SNU. Un projet de loi devrait préciser tout les contours du service et aussi les sanctions en cas de refus de participer.

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