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Leçons sociales du coronavirus
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Leçons sociales du coronavirus

RCF,  -  Modifié le 8 avril 2020
Après la pandémie, comment gérer les réalités sanitaires, économiques et sociales? Si les inégalités ont été accrues par la crise, quelles mesures seront proposées par l'État?

Il est exclu de baisser la garde, de rompre le confinement à l’approche des beaux jours. Personne ne sait ni quand, ni comment, nous en sortirons… Pourtant l’après crise se prépare dès maintenant. Dans tous ses dimensions, sanitaires, économiques, sociales et politiques, le tout puissamment corrélé.

C’est d’ailleurs au cœur de cette expérience exceptionnelle que viennent se nicher les embryons de bonnes réponses à la crise. La question du port de masques est ainsi revenue sur le devant de la scène après un avis de l’Académie de Médecinevendredi, évoquant les masques 'alternatifs'. Elle a fragilisé les discours officiels sur le sujet. Ce qui a conduit à un glissement de la position de l’exécutif.

Sur la dimension économique, Bruno Le Maire, dans un entretien au Journal du Dimanche, a planté, dimanche, les grandes lignes du décor. L'État apportera les moyens financiers pour éviter un 'naufrage' par un vaste plan d‘investissements. Appuyé, espère-t-il, par un effort coordonné des pays européens. L’objectif est évidemment de limiter le plus efficacement possible la casse probable dans les secteurs les plus affectés. C’est évidemment nécessaire.

Mais cette question cruciale de l’après-crise - opportune dès aujourd’hui -  ne saurait être toute entière résolue par des réponses techniques à la crise. Cette expérience d’une pandémie mondiale, les morts et tous les traumatismes qui s’y attachent, imposent de bien choisir nos approches. Des pistes se dessinent, des formes d’attentions nouvelles aux hommes, aux femmes et à la planète vont s’imposer. L’intérêt général et son garant principal, l'État, seront réhabilités. Les axes mêmes de notre développement devront eux-mêmes être repensés. C’est devenu une évidence. Mais pas encore parfaitement partagée.

Par ailleurs, la question sociale est, elle, un peu passée sous les radars. Des métiers jugés mineurs, voire méprisés hier, et mal rémunérés se sont montrés aujourd’hui, parfaitement indispensables au maintien du tissu social. Pas seulement dans le champ de la santé. Il faudra en tirer les conséquences à long terme… Les protections sociales en cours d’élaboration couvriront - et c’est très bien - ceux qui possèdent déjà un statut :  agent publics fonctionnaires, salariés du privé sous contrat. Mais des entreprises commencent à vouloir se séparer de leurs CDD.

Les personnes en situation de précarité salariale ou sociale ont, d’ores et déjà, profondément impactées par le confinement et le seront encore plus demain. Sauf si est élaborée une politique ambitieuse à leur égard. Les mieux protégés ne devraient pas l’oublier : la crise sanitaire a encore accru les inégalités. Perdre un peu quand on n’a pas grand-chose, c’est d’emblée perdre beaucoup.

 

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