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Les nouveaux chiffres du chômage
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Les nouveaux chiffres du chômage

RCF,  -  Modifié le 14 novembre 2019
La baisse du taux de chômage ne signifie pas nécessairement un retour de la croissance : la retraite des baby-boomers crée de nouveaux emplois
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Le taux de chômage pour le troisième trimestre a été publié par l’Insee. Il semble avoir augmenté de 0,1 %, cependant nous aurions tendance à croire que dans les prochains mois le taux sera revu à la baisse. 

Qu’est-ce qui vous rend si optimiste ?

Le fait qu’au troisième trimestre, plus de 54 000 nouveaux postes ont été ouverts dans le secteur privé, selon des premières estimations de l’Insee publiées vendredi dernier. Depuis le début de l’année, plus de 200 000 nouveaux postes ont été créés. Deux fois plus que l’an dernier à la même période.

Ce qui fait qu’on est dans une situation un peu paradoxale : les créations d’emplois augmentent alors que la croissance a un coup de mou. Elle devrait atteindre péniblement les 1,3 % cette année, après 1,7% en 2018 et 2,3% en 2017.

Comment s’explique ce paradoxe ?

Par le fait qu’il faut aujourd’hui moins de croissance qu’il y a vingt ans pour faire baisser le chômage. Car la population vieillit et les classes d’âge qui arrivent désormais à la retraite sont celles du baby-boom. Les jeunes entrants sur le marché du travail sont moins nombreux que leurs ainés qui le quittent. Et avec plus de seniors, la France développe les services à la personne, très gourmands en emplois.

Par ailleurs, les gains de productivité - la hausse de la production par employé permise par exemple par le progrès technique – sont faibles. Il n’y a donc pas besoin d’autant de croissance pour créer des emplois, un phénomène commun à tous les pays développés.

Et à ces phénomènes structurels s’ajoute les effets des politiques gouvernementales.

Celles engagées par François Hollande, qui consistent à alléger les charges des entreprises, qui ont conduit à augmenter leur compétitivité. C’est le cas du CICE et du Pacte de responsabilité, sous le président socialiste, qui fait que trimestre après trimestre, la hausse a été continue depuis début 1995.

Emmanuel Macron a poursuivi cette politique, avec un discours et une pratique résolument pro-business, qui ont rassuré les chefs d’entreprise, notamment l’allégement de cotisations sociales employeur.

Résultat, dans de nombreux secteurs, on manque de main d’œuvre.

Partout on cherche des aides à domiciles, des comptables, des caristes, des serveurs, des boulangers, des peintres automobiles et bien d’autres. On estime à environ 400 000 le nombre de postes qui ne trouvent pas preneur.

D’où les efforts fait en matière de formation des chômeurs, avec la montée en puissance du plan d'investissement dans les compétences, qui prévoit de former, d'ici à fin 2022, 1 million de chômeurs peu ou pas qualifiés et 1 million de jeunes éloignés du marché du travail. Mais aussi l’idée de quotas d’immigration dans les métiers en tension, que le gouvernement a présenté la semaine dernière.

Sans compter la réforme de l’assurance chômage, qui conduira à ce que moins de chômeurs seront indemnisés, et moins longtemps. Ce qui fait dire à Laurent Berger, le patron de la CFDT, qu’il s’agit d’« une des réformes les plus dures socialement depuis 25 ans », alors que Geoffroy Roux de Bézieux, le président du Medef, y voit « l'opportunité de faire baisser le chômagestructurel ».

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