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Photographies d'un monde confiné
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Photographies d'un monde confiné

RCF,  -  Modifié le 30 mars 2020
Sur son compte Twitter, le photographe américain Noah Kalina publie les photos prises par des webcams du monte entier: rues, plages et lieux touristiques déserts. L'effet est saisissant!
Skyline / Noah Kalina Skyline / Noah Kalina

Il y a des photographes qui continuent à prendre des risques pour faire leur métier, qui documentent la réalité, pour nous informer aujourd’hui, et pour témoigner demain. Mais le photographe dont je veux vous parler ne sort pas de chez lui. Noah Kalina est américain, il vit à New York. Mais c’est plus un artiste qu’un journaliste : il s’est fait connaître en prenant une photo de lui avec son téléphone chaque jour depuis 20 ans ! On peut ainsi le voir vieillir – dans une sorte de confinement éternel – dans une vidéo Youtube où les photos se succèdent à la vitesse de l’éclair. C’est marrant et impressionnant. Cette semaine, il a eu une autre idée géniale. Il fait le tour du monde des webcams.
 

Des photos époustouflantes !

Il a commencé lundi avec une image de la fontaine de Trevi à Rome. L’image est prise en contre-plongée, depuis le toit d’un immeuble voisin. On voit toujours Neptune, dans son char en forme de coquillage tiré par des chevaux marins, la fontaine en cascade, les rochers, le grand plan d’eau dans lequel les touristes jettent d’habitude des pièces de monnaie. Sauf que là, il n’y a personne. Pas un touriste, pas un Romain. Le trottoir est vide. Du jamais vu.
 

Un tour du monde désert

Et Noah Kalina fait ainsi le tour du monde. La place Saint-Marc, à Venise, complètement vierge. Une photo prise à 17 heures, sans groupes de touristes, sans guides agitant leur petit drapeau. Et même pas de pigeon. En regardant cette image de webcam, j’ai même découvert des motifs au sol que je n’avais jamais repérés. Il enchaîne avec une plage de Floride à midi, sans une serviette étalée sur le sable, sans un baigneur. Le soleil est pourtant éblouissant.

Los Angeles, Hollywood Boulevard... sans personne pour se prendre en photo au dessus de l’étoile de sa star préférée. Un trottoir désert, remplie d’étoiles, et en surface, seules quatre trottinettes bien garées. La Puerta del Sol à Madrid, vide. Les casinos de Las Vegas, déserts. Time Square, à New York, toujours éclairé, mais sans personne pour admirer les néons. Abbey Road, à Londres, sans groupes de copains pour traverser le célèbre passage piéton, le sourire aux lèvres. Et les Alpes, nos montagnes préférées, sans skieurs : La Rosière, Saint-Gervais… La neige a l’air bonne pourtant !
 

Ces lieux autrefois très touristiques...

C’est un rêve de touriste : être tout seul dans ces endroits iconiques, sans une tête de Russe ou de Chinois qui entre subrepticement dans votre cadre, qui gâche votre image avec leur bras, leur tee-shirt, leur sourire un peu niais. C’est le décor vierge de nos voyages, de nos imaginaires, de nos civilisations aussi. La beauté de la nature, les édifices et les monuments des hommes.

Mais finalement, on se rend compte qu’on les aimait bien ces gars à casquette qui gâchent la photo, ces groupes de copines qui sourient en arrière-plan. 2,6 milliards de personnes confinées, ça créé un vide, une forme de désolation, des images un peu tristes. En fait, on a hâte de pouvoir refaire des clichés de touristes, des photos mal cadrées avec trop de monde dedans. À vrai dire, on ne les aura même jamais autant aimées !

 

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