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A quoi sert la parole ?
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A quoi sert la parole ?

RCF,  -  Modifié le 21 novembre 2019
Dans le flot des mots et des phrases qui nous assaille dès le réveil et qui nous laisse à peine un peu de paix pour dormir, comment distinguer discours et verbiages, paroles et sons ?
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« Ne parle pas à tort et à travers ! » quel adulte oserait encore mettre en garde l’enfant bavard tant le fond de nos vies est devenu sonore ?
« Le silence est d’or, la parole est d’argent » : jadis, dans les cours de récréation, nous nous provoquions parfois à ne pas trop parler. Et nous rentrions chez nous, sans musique ni radio, les oreilles à tout vent, libres de saisir les bruits qui jaillissaient, attentives à ce que nos imaginations faisaient éclore comme poésie simple et douce.

Nous avons appris à parler, à permettre que nos balbutiements, nos borborygmes de nourrissons se transforment en syllabes et en grammaire. Mais avons-nous appris à écouter ? A nous taire pour écouter ?

Parvenons-nous à entendre aux appels qui nous sont lancés ? Ces deux mots notamment que nos frères, trop nombreux, murmurent au bout de leurs forces : « au secours »…

Au-secours : ils dorment dans nos rues ces enfants parfois si jeunes, et ils meurent doucement dans le froid de nos désinvoltures.
Au-secours : comme ce bébé d’un jour mort en Seine Saint Denis, c’était le 25 mars dernier, fête de l’Annonciation.
Au-secours : disent les médecins qui n’en peuvent plus de laisser repartir à la rue après les avoir gardé le plus longtemps possible de jeunes mamans qui viennent de donner la vie.
Au-secours : disent les bénévoles et salariés qui cherchent en vain jour et nuit un refuge aux milliers de personnes qui chaque nuit en France dorment sans toit.
Au-secours : dehors, l’hiver vient.

Le week-end dernier, avec près de 1500 personnes le pèlerinage Fratello célébrait à Lourdes la Journées Mondiale des pauvres instituée par le Pape il y a trois ans.

A chacun, François a rappelé combien l’Eglise avait besoin des pauvres car ils sont les meilleurs témoins de l’Evangile du Christ. Ils doivent en être les Apôtres.
Comprenons-nous cela : le pauvre ne nous est pas d’abord confié pour que nous lui fassions simplement du bien. Il nous est proposé comme frère pour que nous contemplions en lui le visage du Christ et comprenions que nos vies sont faites pour l’Amour.

Le pauvre est celui qui sait que le seul lieu de son salut est dans le Nom du Seigneur.

En laissant se perdre le cri du pauvre dans nos villes et nos campagnes, c’est l’appel de l’Evangile à la conversion que nous laissons mourir.
Apprenons à le reconnaitre, cet appel, afin que nos paroles et nos actes s’unifient enfin et qu’en nous, par nous, l’Amour établisse un peu plus son règne.

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