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"Tout le monde n’est pas Napoléon, mais tout le monde connaît l’échec"
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"Tout le monde n’est pas Napoléon, mais tout le monde connaît l’échec"

RCF,  -  Modifié le 20 novembre 2018
Chaque mardi Laurence Devillairs vous propose de réfléchir avec sa chronique philosophique.
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Le 20 novembre 1815, le traité de Paris sanctionne la défaite de Napoléon Bonaparte, à Waterloo. Commence alors pour lui l’exil à Sainte-Hélène, une prison en plein Atlantique sud, pour cet homme qui avait tenu, un temps, le monde entre ses mains. 

Vous avez une fascination pour Napoléon, Laurence ?!

Une fascination pour Napoléon à Sainte-Hélène, tournant en rond dans les pièces humides de Longwood House, cette sorte de ferme, au bois pourrissant, battue par les vents, accablée par la chaleur ou la pluie. Ce Napoléon-là a toujours été pour moi l’image même de l’échec. N’être plus rien après avoir tant possédé. Tout le monde n’est pas Napoléon, mais tout le monde connaît l’échec. Et l’échec est toujours un exil : c’est être comme exilé de sa propre vie, hors jeu, loin du monde qui continue à tourner alors que, pour nous, tout semble s’être arrêté, enrayé. 

Mais tous les échecs ne sont pas négatifs : il peut en sortir du bon. Ne dit-on pas que c’’est de ses échecs que l’on apprend ? 

L’échec a en effet été dûment réhabilité. Il faut désormais positiver nos échecs, apprendre à en retirer des bénéfices. Mais il me semble plus essentiel encore de prendre le temps de regarder l’échec dans les yeux. Ce n’est pas en l’édulcorant qu’on parviendra à en tirer un enseignement, à trouver le moyen de remonter en selle, et de continuer. 

L’échec n’est ni à minimiser ni à escamoter. Car il est toujours une rencontre avec la réalité, la nôtre, celle de la vie, celle des autres, celle du monde. Et on ne peut pas se permettre de rater cette rencontre. Cette confrontation, certes douloureuse, mais essentielle, entre nos désirs et la réalité. Il n’est pas bon de l’éviter, mais il n’est pas bon non plus de la minimiser, de la positiver à tout prix. L’étymologie persane du mot « échec » signifie la mort du roi. Nous sommes toujours un roi, ou un empereur, déchu quand nous ratons.

Mais c’est l’occasion alors de faire preuve de grandeur, d’empire sur nous-mêmes, et de se souvenir que, bien que déchu ou exilé, il y a en nous un roi, qui refuse d’être mis échec et mat. Nous ne sommes pas
tous Napoléon : nous ne finirons pas tous relégués à Sainte-Hélène

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