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Université des Alpes : "Je crains des concurrences sur les usages de l'eau"
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Université des Alpes : "Je crains des concurrences sur les usages de l'eau"

RCF Haute-Savoie,  -  Modifié le 19 octobre 2018
L’eau en montagne, un bien commun mais à quel prix ? C’est le sujet de la 5e Université des Alpes, les 18 et 19 octobre au Musée Château d’Annecy. Des conférences et débats et le prix Jeunes Chercheurs Alpins.

Parmi les intervenants à la conférence de 9 heures, Dominique Bourg, philosophe et professeur à la Faculté des Géosciences et de l’environnement à l’Université de Lausanne. "On a eu cet été une canicule sur tout l'hémisphère nord". L'enseignant se rappelle des feux de forêts en Suède, ou à l'inverse "une pluviométrie importante", en écho aux inondations dans le département de l'Aude. 

En Haute-Savoie, la préfecture a multiplié les restrictions d'eau ces derniers mois, en raison de la sécheresse avancée dans le département. "Restreindre l'accès à l'eau répond à un stress hydrique", justifie Dominique Bourg. "Il faudrait arriver à gérer l'eau sur une plus longue durée"

Celui qui a participé à la conférence environnementale de 2012 pointe du doigt certains comportements. Les stations de ski sont directement visées. "Les canons à neige représentent une grande consommation d'eau" selon Dominique Bourg. Conséquence, "on va avoir des concurrences sur certains usages de l'eau"

Un changement des mentalités qui sera long, tant "l'époque des Trente Glorieuses est encore dans toutes les têtes, elle est en partie responsable du changement climatique que l'on connait actuellement", pour Dominique Bourg. Le philosophe réclame "une métamorphose totale de la société". Il pointe également une autre incohérence, en ce qui concerne la production d'énergies dites "renouvelables". "On produit l'éolien et le photovoltaïque avec du pétrole". L'enseignant chercheur conclut par une crainte partagée par les scientifiques. "Le mot moins va devenir un adverbe plus courant, j'en ai bien peur".  

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