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Les années 1968, optimisme et désarroi au Jour du Seigneur
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Les années 1968, optimisme et désarroi au Jour du Seigneur

RCF,  -  Modifié le 9 août 2018
En ne filmant plus seulement le prêtre en train de dire la messe mais aussi les fidèles, Le Jour du Seigneur a opéré une petite révolution à une époque de profonds bouleversements sociétaux.
Le Jour du Seigneur - Et en même temps que de superbes témoignages de foi sont diffusés, "on s'aperçoit que les chrétiens disent autant leurs doutes que leur foi". Le Jour du Seigneur - Et en même temps que de superbes témoignages de foi sont diffusés, "on s'aperçoit que les chrétiens disent autant leurs doutes que leur foi".

Depuis le 5 décembre 1954, la retransmission de la messe à la télévision, qui existe depuis 1948, porte un nom, Le Jour du Seigneur. En 70 ans d'histoire le programme le plus ancien de la télévision française )hormis les journaux télévisés) a connu, voire accompagné, les bouleversements lié au concile Vatican II mais aussi à mai 68.
 

 En filmant les fidèles, Le Jour du Seigneur aura un impact considérable sur la vie de foi des Français. La caméra permet de passer d'une Église enseignante à un peuple de Dieu que l'on entend et qui témoigne

 

RCF FÊTES LES 70 ANS DU JOUR DU SEIGNEUR - Avec "L'Évangile à l'image", RCF vous propose tout au long de l'été une émission pour découvrir la plus ancienne émission de télévision française, Le Jour du Seigneur.
> Découvrir la programmation spéciale été

 

Vatican II et Le choc de mai 1968

"Le concile Vatican II a coïncidé avec une crise profonde dans l'Église et dans la civilisation occidentale." Au sortir du concile Vatican II (1962-1965) on a d'un côté une Église qui a fait son aggiornamento, enthousiaste à l'idée de s'ouvrir à une "société d'échange, de respect, de démocratie, de dialogue rationnel". De l'autre, une société gagnée par "le triomphe de l'individualisme le plus effréné", auquel le concile "n'a pas de répondre à apporter", comme l'explique le Père Yves Combeau. Ainsi, pour prendre un exemple concret, "l'effondrement de la pratique n'a pas été pensé par le concile". 

Au Jour du Seigneur, on vit l'époque avec une satisfaction teintée de désarroi. Satisfaction parce que "le concile reflète les efforts des dominicains depuis des décennies". Et désarroi devant une époque nouvelle que l'on a du mal à comprendre à bien des égards.
 

Changements technologiques

Au même moment la télévision connaît d'importants changements. Une deuxième chaîne émet des programmes quotidiens dès le 18 avril 1964. Trois ans plus tard, la couleur fait son apparition à la télévision, en octobre 1967. On découvre aussi les films documentaires - le tout premier que diffuse Le Jour du Seigneur porte sur un groupe de Beatnik... "Le spectateur n'a pas adoré !" raconte le P. Combeau. 

Faut-il proposer aux téléspectateurs ce qu'ils recherchent ? Faut-il tenter d'éveiller leur curiosité à quelque chose de nouveau ? Les avancées technologiques amènent les équipes du Jour du Seigneur à formuler des préoccupations nouvelles.

 


©Le Jour du Seigneur

 

Filmer la messe... et le peuple de Dieu

"On demande au cadreur de cesser de se focaliser sur les gestes du prêtre et sur les espèces consacrées pour faire des plans beaucoup plus larges où on prend les fidèles dans la vénération eucharistique pour dire : le corps de Dieu certes c'est le pain consacré mais c'est aussi le peuple de Dieu dans cette église." En filmant les fidèles, Le Jour du Seigneur aura un impact considérable sur la vie de foi des Français. La caméra permet de passer d'une Église enseignante à un peuple de Dieu que l'on entend et qui témoigne. 

C'est peut-être difficile à comprendre pour nous aujourd'hui mais dans les années 60, retransmettre le témoignage de foi d'un simple laïc c'est quelque chose de proprement inédit. "Dans l'histoire de la civilisation occidentale, dit le Père Combeau, personne, jusqu'aux années 60, ne parlait de sa foi, on disait simplement j'adhère à la foi de l'Église. La subjectivité de la foi était quelque chose d'inouï, sauf chez quelques mystiques." Et en même temps que de superbes témoignages de foi sont diffusés, "on s'aperçoit que les chrétiens disent autant leurs doutes que leur foi". "L'émission devient aussi le reflet de ce qu'est l'Église à cette époque-là, c'est-à-dire agitation, contestation, incertitudes... et ça lui donne un aspect assez baroque."

 

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