Itinéraires d’orphelins : comment construire sa vie ?

Il y a des blessures profondes, intimes, qu'on arrive à cacher aux yeux des autres pendant des années. Et qui, peu à peu, refont surface. Et c’est douloureusement, au bout d’un long chemin d’acceptation et d’accompagnement qu’un élan nouveau peut émerger. Que la vie peut reprendre sa place malgré une plaie toujours présente. C’est ce que peuvent expérimenter ceux et celles qui, enfant ou adolescent, ont connu la douleur de la disparation de leurs parents. Sans avoir rien demandé, ils sont devenus orphelins du jour au lendemain et ont du, à partir de là, réinventer leur existence puis, peu à peu se la réapproprier, réintégrer la blessure de l’absence dans leur histoire personnelle.
 

Deux témoignages...

C’est une discussion sur des itinéraires marqués par les blessures de l’absence de père et de mère que nous propose Antoine Bellier. Le journaliste David Milliat vient de publier un livre témoignage, "J'ai décidé de vivre - Itinéraire d'un orphelin devenu présentateur télé" (éd. Salvator), écrit avec Christophe Henning, où il évoque la façon dont un drame, la mort de ses parents dans un accident de voiture alors qu'il avait six ans, a fait de lui ce qu'il est aujourd'hui.

Ancien élu, le juriste Stéphane Jacquot, qui intervient régulièrement sur RCF, a perdu ses deux parents à l'âge de 17 ans. Le fondateur en 2010 de l’Association nationale de la justice réparatrice évoque son combat dans "Pardonner l'irréparable - Pour une nouvelle justice". Si la perte de ses parents n'est pas le sujet de son ouvrage, sans doute est-elle parmi les raisons qui font de lui un homme engagé.
 

croire que la vie peut continuer

Avec pudeur et respect, Antoine Bellier propose de nous mettre à l’écoute de leurs histoires, qui nous disent qu’au-delà des drames - qu’il ne s’agit ni de nier, ni de minimiser - des portes peuvent s’ouvrir. Une lumière, même fragile, même vacillante, peut éclairer la nuit de l’absence.