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Sortir de la peur de manquer
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Sortir de la peur de manquer

RCF, le 2 août 2018  -  Modifié le 1 février 2024
Consommer plus et plus vite. De quoi notre peur de manquer est-elle le signe? La psychanalyste Nicole Fabre observe la façon dont nous tentons de répondre à notre peur du vide.
DR - Nicole Fabre DR - Nicole Fabre

Le chariot du supermarché rempli à ras bord, celui-ci pressé le casque sur les oreilles, celle-là qui grignote devant la télé... L'heure est à la vitesse et au remplissage. C'est ce qu'observe Nicole Fabre, qui analyse cette course collective dans 'Peur de manquer - L'angoisse du manque' (éd. In Press).

 Et si finalement, notre volonté de remplir nos vies à outrance n'était pas notre manière de combattre cette peur du vide ?

 

Vitesse et consommation, de quoi sont-elles les symptômes ?

De nos jours, il faut posséder, accumuler, se dépêcher de posséder, ou de profiter de quelque chose, comme si c'était la dernière fois, comme s'il ne fallait pas rater le coche. Dans cette dynamique, on se gaver d’images, de son, de nourriture, de sport, de voyage ou de travail, comme si nous avions perdu le goût d’autres espaces, plus larges, et qui paraissent, à tort, plus vides. Comme les espaces de l’intériorité, de l'esprit, de l'âme.

Nicole Fabre explique que nous mettons en place de nombreuses petites stratégiques qui nous empêchent de penser au manque, pourtant fondamental et qui nous constitue. La peur du vide se manifeste beaucoup plus dans la manière dont on le cache. On évite le vide, on le cache. On fait n'importe quoi pour faire du remplissage.

 


ÉCOUTER â–º Intensifier et accélérer sa vie, jusqu'où ?

 

Combattre la peur du vide

Dès le moment où on prend conscience qu'on est mortel, que le lendemain est incertain, ce vide commence à apparaître. Cette angoisse s'associe à une peur d'avoir perdu nos racines. Le petit bébé fait une expérience énorme de séparation d'avec son milieu protecteur. Nous sommes des êtres manquants.

Dans cette société, le silence, la rêverie, la solitude, n'occupent plus de place, ou bien très peu. Des mots que l'on assimile souvent au vide, au néant, et qui nous angoissent. Et si finalement, notre volonté de remplir nos vies à outrance n'était pas notre manière de combattre cette peur du vide ?

 

Émission enregistrée en octobre 2016

 

 

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