La prison, un monde dont on ne connaît pas grand-chose, qui fait peur ou impressionne. Derrière les hauts murs des bâtiments, il y a pourtant des visages, des hommes et des femmes, qui purgent leur peine en tentant de survivre au jour le jour. En prison, les mineurs ont l'obligation d'aller à l'école, pour les adultes c'est un libre choix. Ils peuvent travailler, suivre des cours et passer des examens. Cela fait 16 ans que Sylvie Paré enseigne en prison. Elle a écrit avec Cécile De Ram "L'école en prison, une porte de sortie" (éd. Du Rocher).
Sylvie Paré dirige aujourd'hui le centre scolaire de la pison de Nanterre. Après 20 ans de professorat des écoles, l'envie d'enseigner à des adultes se faisait sentir. "C'était surtout la prison qui pouvait m'offrir cette opportunité." Quand elle a commencé à enseigner en prison, elle a ressenti une certaine excitation mais aussi de l'appréhension. "J'ai réalisé que l'étais enfermée moi aussi."
Dans leur livre, Sylvie Paré et Cécile De Ram décrivent bien ce monde en-soi, "un peu parallèle", qu'est l'univers carcéral. "Une micro société" où l'on vit derrière des portiques de détecttion, sous l'œil des caméras de surveillance. Et où sans cesse se fait entendre le tintement des clés. Dans ce monde "extrêmement bruyant", explique Sylvie Paré, les détenus envisagent l'école "un peu comme une bulle". Un endroit différent du reste de la prison.
Même pour aller à 'école, qui n'est pas obligatoire pour les détenus adultes, il faut être sur liste d'attente. Et aussi rédiger une lettre de motivation - ce qui est très touchant, confie Sylvie Paré. C'est que la prison de Nanterre accueille environ 1.100 détenus dans un espace prévu pour 592 personnes. Elle n'échappe pas au problème "énorme" de la surpopulation carcérale, qui se répercute sur tous les domaines de la vie des prosonniers: école, mais aussi santé, hygiène... "On essaie de remplir les classes au maximum."
La surpopulation carcérale, un phénomène d'autant plus grave et sérieux que l'école suscite le désir d'apprendre. Et "à travers le désir d'apprendre on reprend confiance en soi", observe l'enseignante. Grâce à elles, le français, les mathématiques et l'histoire ont trouvé un nouvel écho auprès des détenus.
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