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RCF Orne

Les belles histoires - page 4 | RCF

Émission présentée par Rives

Toutes les semaines, Pierre Rives vous donne rendez-vous pour vous livrer de belles histoires.

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Episodes

  • New York en 1977, durant le blackout qui a fait naître le Hip-Hop
    12 mars 2022

    Panne de courant à New York

    9 min
  • Gandhi pendant la Marche du Sel en 1930
    5 mars 2022

    Pour une poignée de sel

    10 min

    Nous sommes en 1930, aux Indes. Depuis quelques années déjà, le Mahatma (chef religieux), Mohandas Karamchand Gandhi avait multiplié les manifestations non violentes et les grèves de la faim en vue d'obtenir pour l'Empire des Indes un statut d'autonomie analogue à celui dont bénéficiait le Canada ou l'Australie. Faute de résultats, certains membres de son parti, le parti du Congrès, s'impatientent et menacent de déclencher une guerre en faveur de l'indépendance. Craignant d'être débordé par les extrémistes de son parti, Gandhi avertit le vice-roi, Lord Mountbatten que sa prochaine campagne de désobéissnce aura pour objectif l'indépendance. Le 12 mars 1930, Gandhi va appliquer de façon concète et pour la première fois, sa doctrine de la non-violence. A cet effet, il quitte son ashram, un ermitage isolé des environs de Sabarmati au nord-ouest du pays, pour se rendre, accompagné de quelques dizaines de disciples, vers les marais salants de Jalalpur, au bord de l'Océan Indien, à 350 km de là. Tout le long du parcours, des foules de pélerins lui font une double haie d'honneur tapissant le sol de pétales de fleurs. Arrivé à destination, après plusieurs semaines de marche, Gandhi recueille dans ses mains un peu d'eau salée. Sur la plage, la foule, grossie de plusieurs milliers de sympathisants puise à son tour de l'eau de mer. Ce geste, au demeurant dérisoire, est en réalité, profondément symbolique car il constitue une violation du monopole d'Etat britannique sur la distribution du sel indien. Ce monopole obligeait tous les consommateurs, y compris les plus pauvres, à payer un impôt sur le sel et leur interdisait d'en produire chez eux. Au fil des jours, de plus en plus d'Indiens vont imiter le Mahatma. Ils ramassent de l'eau salée dans des jarres et recueillent chez eux le sel qu'ils ont obtenu par évaporation. Immédiatement, les autorités vont réagir et vont jeter en prison plus de 60 000 contrevenants y compris Gandhi. Tous, conformément aux prescriptions du Mahatma, se laisseront emprisonner sans résistance. Mais très vite, le gouvernement prend conscience qu'il ne peut faire face à une telle manifestation aussi le Vice-roi se résoud-t-il à libérer tous les prisonniers.
    Cette marche du sel, initialement symbolique, va néanmoins marquer un tournant majeur dans l'histoire de l'Inde et préluder la future indépendance du pays le 15 août 1947
    Apôtre de la non-violence, Gandhi sera assassiné le 30 janvier 1948...

  • Ruines d'un temple à Nagasaki, au Japon, 6 semaines après le second bombardement atomique.
    26 février 2022

    Mokusatsu, ou le quiproquo atomique

    8 min

    Si l'histoire est émaillée d'erreurs de traduction qui ont eu des conséquences diplomatiques plus ou moins graves certes, jamais, cependant,  un quiproquo n'était devenu un casus belli. C'est cependant ce qu'il advint en 1945 au cours du conflit américano-nippon avec l'expression « Mokusatsu »
    Pour mettre fin à la guerre du Pacifique qui s'enlise, les alliés envisagent de lancer un énorme débarquement baptisé  « Operation Downfall ».
    Quelques mois avant la date prévue de l'attaque, le président américain Truman fixe un ultimatum aux Japonais pour obtenir leur rédition. Malgré cette injonction, les Japonais veulent sauver l'Empire en négociant une rédition honorable. Pour cela, il leur faut gagner du temps et obtenir peut-être l'aide de la Russie.
    Il fallait donc faire une réponse équivoque et le mot « Mokusatsu » semblait à cet égard convenir parfaitement. Mais au fait, que veut-il dire ?
    En réalité c'est un mot ambiguë car il signifie à la fois « C'est bien noté » mais aussi « Rien à foutre ».
    A n'en pas douter ce mot n'a pas été choisi à la légère  car son ambiguïté sémantique permet au gouvernement japonais de se montrer fermes et résolus pour ses troupes mais également disposés à  la négociation pour les Américains.
    Mais en réalité, par une funeste ironie, ce sont les Japonais qui vont tomber dans le piège de leur ambiguïté polysémique.
    Le matin même, les journalistes de Domei News Agency, agence de presse officielle , choisissent de traduire  Mokusatsu par « C'est bien noté » mais en même temps, la version anglaise du Asahi Shimbun, l'un des principaux quotidiens de l'archipel balance : «  Les Japonais ont répondu aux Américains RIEN A FOUTRE
    Bien naturellement c'est cette traduction qui fera la une de toutes les éditions, ricochera dans les couloirs des officines  alliées et arrivera aux oreilles du président Truman qui s'écriera furieux : « Vous vous rendez compte, ils m'ont dit d'aller me faire foutre ».
    Ce dialogue sourd résume bien la complexité  sémantique et politique de ce qui s'est joué  pendant 72 heures.
    Lorsqu'on démonte la chaîne complexe  des événements, on comprend que le choix du mot «  Mokusatsu » soit moins la cause que la conséquence logique d'un rapport de force politique 
    Si Mokusatsu avait été traduit autrement, le cours de l'Histoire aurait-il dévié et le cataclysme Hiroshima évité ? Rien n'est moins sûr. 
     

  • Le Titanic en route vers Cherbourg
    19 février 2022

    Les clés manquantes du Titanic

    11 min

    Le Titanic est un paquebot transatlantique britannique de la White Star Line, construit en 1907 à l'initiative de Bruce Ismay et conçu par l'architecte Thomas Andrews des chantiers Naval de  Harland &Wolf. Il est le plus luxueux et le plus grand paquebot jamais construit.(269 mètres pour 52000 tonnes)
    Par ailleurs, il est  pourvu de 16  compartiments étanches servant à le protéger d''avaries importantes ce qui le fait qualifier d'insubmersible.
    Tout commence  le 10 avril 1912 dans le port de Southampton en Angleterre lors de sa première traversée. A cette occasion, 2200 passagers ont pris place à bord du navire.
    Le deuxième officier David Blair se prépare à prendre ses fonctions lorsqu'à la dernière minute, il apprend qu'il est remplacé par Henry Wilde, jugé plus chevronné pour naviguer sur un paquebot aussi gigantesque.
    Malheureusement, dans sa précipitation de quitter le Titanic, David Blair oublie  de donner à son remplaçant une clé. Cela peut paraître anodin comme ça mais quand on sait que cette clé devait ouvrir le coffre qui contenait la paire de jumelles utilisées par les veilleurs dans leur poste d'observation, cela change tout.
    Quoiqu'il en soit, à 13h 15, avec l'appui des remorqueurs et sous le commandement du capitaine Edward Smith, le Titanic lève l'ancre.
    A 18h 30, il atteint Cherbourg en France puis à 11h 30, le lendemain, il arrive à Queenstown  en Irlande où  de nombreux Irlandais attendent pour embarquer.
    Arrivé à son poste d'observation, le veilleur constatant qu'il n' a pas les  jumelles  en informe le second officier qui réalise alors que son collègue ne lui a pas laissé les clés du coffre. Wilde annonce alors au veilleur qu'il devra travailler à vue sans jumelles. Devant l'inquiétude de son subalterne, l'officier le rassure en lui disant  que la nuit sera claire et que par conséquent il n'y aura pas de danger.
    A 23h 40, alors que le Titanic avance à 22, 5 nœuds, (41, 7km/heure),  le veilleur Frederick Fleet aperçoit un iceberg droit devant à moins de 500 mètres et s'élevant à 30 mètres au-dessus du niveau de l'eau. Il sonne la cloche trois fois et  téléphone immédiatement le message au premier officier de quart. Celui-ci donne l’ordre de virer à bâbord pour éviter l'iceberg mais c'est trop tard et dans un bruit de vacarme le Titanic heurte la masse de glace.
    Le choc ouvre une voie d'eau  dans la coque sous la ligne de flottaison.
    Le commandant Smith se rend immédiatement sur la passerelle. Il ordonne alors de stopper les machines puis, accompagné de Thomas Andrews, l'architecte du paquebot, il va constater les dégats : Cinq compartiments sont déjà envahis par les eaux ; ce qui signifie que le navire est condamné.
    A 0h15, un appel de détresse est lancé en signal CQD (c'est-à-dire en morse) puis il est bientôt transformé en SOS.
    C'en est fait du plus prestigieux paquebot du monde et 1500 personnes périront dans ce naufrage.
    Ainsi, une simple clé a-t-elle été à l'origine d'une des plus grandes catastrophes maritimes du vingtième siècle et en eut-il été autrement si cette clé avait été là, nul ne le saura jamais
     

  • Le scientifique Alexander Fleming
    12 février 2022

    Le désordre

    7 min

    Toujours dans le cadre de ces événements inattendus qui ont modifié le cours de l'histoire, voici comment une découverte scientifique a été le fruit de la rencontre entre le hasard et la sagacité d'un chercheur.
    En effet, c'est en partie à la chance que l'on doit la découverte de la pénicilline par Alexandre Fleming.
    Mais commençons par le commencement: Nous sommes en 1928 et, à cette époque  malgré tous les progrès qui ont été réalisés sur le plan médical, nous sommes encore incapables de soigner les maladies infectieuses causées par des micro organismes pathogènes comme des bactéries, des virus des parasites ou des champignons. Alexandre Fleming, médecin, biologiste et pharmacologue enseigne alors la biologie au Ste. Mary Hospital de Paddington à Londres.
    Depuis quelques temps déjà, il étudie les lyzozymes, des enzymes capables d'attaquer les parois des cellules des bactéries. Si Fleming demeure un scientifique remarquable à la notoriété avérée, il n'en n'est pas pour autant quelqu'un d'ordonné. Oubliant parfois les cultures qu'il a préparées, il laisse souvent son laboratoire dans un désordre invraisemblable. Mais c'est précisément cette insouciance qui va l'amener à faire une découverte fondamentale. Parti un mois en vacances en Écosse, son  pays d'origine, il avait, avant son départ, préparé des boîtes de Pétri pour mettre en culture des micro organismes. Comme il fallait s'y attendre, notre savant oublia ces préparations dans un des éviers du laboratoire.
    A son retour, il reprit ses boîtes de Petri et constata  qu'elles étaient couvertes de staphylocoques à l'exception d'une qui comportait une substance qui rappelait la moisissure. De surcroît, cette substance semblait arrêter le développement des bactéries. Fleming en conclut que les boîtes en question avaient été contaminées par des souches d'un champignon microscopique le pénicillium notalum ; Intrigué par cette observation, Fleming cultive alors la moisissure dans un bouillon et   constate qu'il peut en reproduire les propriétés anti bactériennes. Il nomme son jus de moisissure « Pénicilline ». Coup de chance encore, alors que de nombreux antibiotiques produits par des champignons sont toxiques celui-ci est une substance dépourvue de toxicité. Les premières communication de cette découverte sont des flops. Fleming présente ses résultats devant le Medical Research Institute dans l'indifférence générale. Il faudra attendre 1938 pour que le pathologiste anglais Florey reprenne ses travaux et parte au USA pour convaincre le Nothern Regional Laboatory dans l'Illinois de réaliser une culture à grande échelle La pénicilline était née.
    Ce qui reste de cette histoire, c'est l'image romantique du héros scientifique qui, seul, isolé dans son laboratoire a découvert par hasard un médicament miracle.
     

  • La planète Mars
    5 février 2022

    Destination Mars !

    7 min

    Depuis le début de l'exploration spatiale, la planète Mars constitue l'objectif favori des missions d'exploration du système solaire.
    Contrairement aux autres planètes, Mars a sans doute connu, dans un passé lointain, des conditions assez proches de celles qui règnent sur la terre mais cela reste encore à être confirmé.
    Le premier engin humain à s'être posé en douceur sur le sol martien est l'atterrisseur soviétique « MARS 3 ». Malheureusement le contact avec la sonde ne dura que 20 secondes après son atterrissage. Cette défaillance fut attribuée à une tempête de poussière martienne qui serait survenue à ce moment-là. Il faut bien que les effets aient leurs causes...
    Le premier succès d'un atterrissage sur Mars revient à la mission américaine « VIKING » dont les deux atterrisseurs ont pu non seulement se poser dans de bonnes conditions sur la planète rouge mais aussi et surtout  transmettre pendant plus de 6 ans des topographies en couleurs et des données scientifiques importantes.
    Confortée par ce succès, la NASA va alors mettre en place de nouveaux plans pour accélérer le  développement  des recherches  sur Mars. C'est dans cet objectif que va bientôt apparaître une nouvelle sonde appelée «  MARS CLIMATE ORBITER ».
    Lancée le 11 décembre 1998, par une fusée Delta II, Mars Climate Orbiter est placée sur une trajectoire de transit vers Mars.
    Peu avant l'insertion en orbite, les panneaux solaires de la sonde sont repliés et les communications reconfigurées.
    Mais contrairement à ce qui était initialement prévu, Mars Climate Orbiter se trouve sur une orbite trop basse 57 km au lieu de 100 km. A cet altitude l’atmosphère martienne est trop dense  si bien que la sonde va en un instant être détruite.
    Mais comment expliquer cet échec ? Tout simplement à un manque d'harmonisation des procédures entre Lockheed, le concepteur de la sonde et la Nasa responsable du projet.
    En effet, les données communiquées  pour les valeurs de poussée du moteur de freinage par la firme Lockheed étaient exprimées dans des unités anglo-saxonnes, alors que les ingénieurs de la Nasa, n'ayant pas été prévenus, pensaient avoir eu des données exprimées dans le système international.
    Dans ce cas, toutes les valeurs utilisées dans les logiciels de calcul étaient erronées.
    Ainsi, un simple manque d'harmonisation  entre des organismes décisionnels entraînant une confusion entre les centimètres et les pouces est à l'origine d'un désastre spatial mais quand en aurait-il été si la mission spatiale avait été habitée ?
     

  • L'Académie des Beaux-Arts de Vienne
    29 janvier 2022

    L'Académie de Vienne

    11 min

    Né le 20 avril 1889, dans la petite ville autrichienne de Braunau s/ l'Inn, non loin d Linz, Adolphe Hitler eut une enfance partagée entre l'affection d'une mère aimante et une relation conflictuelle avec son père. Ce dernier, d'origine modeste, va, à force de volonté et de travail, se hisser au rang d'inspecteur des douanes.
    Fort de son expérience personnelle, il va s'efforcer de convaincre son fils d'embrasser une carrière de fonctionnaire. Mais à son grand désespoir, il n'y parviendra pas car le jeune Adolphe veut devenir artiste et particulièrement artiste-peintre.
    Comme vous pouvez vous en douter, ce refus va engendrer au sein de la famille Hitler des heurts et des querelles fréquentes.
    Néanmoins et face à la volonté inflexible de son père, Adolphe va poursuivre tant bien que mal des études médiocres.
    La mort brutale de ce père autoritaire va bientôt changer les choses. Toujours protégé par sa mère, le jeune homme va mener une vie stérile. Il ne travaille pas, se lève tard, va au théâtre, se promène et dépense l'argent que lui donne sa mère. Malheureusement pour lui, cette dernière va à son tour décéder et Adolphe va se retrouver alors seul, maître de sa destinée. 
    Libre de faire ce qu'il entend, il décide alors de partir pour Vienne pour s'adonner à son art préféré : la peinture.
    Admiratif de Karl Luege, le maire antisémite de la ville, le jeune Hitler, envisage d'acquérir une notoriété au moins aussi égale à celle du célèbre Klimt bien que ses goûts l'attirassent vers des œuvres moins audacieuses
    .Afin d'y parvenir, il décide de se présenter à la prestigieuse Académie  des Beaux Arts de Vienne.
    Fondée en 1692, en tant qu’académie privée par le peintre Peter Strudel, cette institution allait acquérir au fil des années une réputation grandissante au point que l'empereur François -Joseph en fera l'autorité suprême en matière d'arts.
    Bien que Alois Delug, responsable de l'école de peinture de l'Académie, ait émis quelques réserves à la candidature  d'Adolphe, prétextant qu'il était plus doué pour l'architecture que pour l'Art, ce dernier va présenter ses œuvres au membres du jury. Ces derniers examinèrent attentivement les productions présentées mais ne firent aucune remarque au candidat, l'invitant seulement à venir voir les résultats trois jours après.
    Le jour convenu arriva. Un soleil éclatant embrasait la grande rue Dietrich Bonhoeffer. Adolphe marchait lentement tenant à la main une valise contenant quelques-unes de ses peintures. Il grimpa alors dans le tramway  et s'installa au fond du wagon. Ses doigts tapotaient nerveusement la poignée de la valise. 
    «  Et si j'étais refusé se dit-il, tout à coup ? Très vite, il se ressaisit et chassa de son esprit cette pensée, se persuadant que son talent lui ouvrirait toutes les portes
    Arrivé à destination, il descendit du tram et se précipita vers la grande porte. Il entra et pénétra dans la salle où étaient affichés les résultats. Il parcourut des yeux la liste, une fois,  dépité et  furieux, il  quitta la salle et regagna son domicile.
    On peut maintenant se demander ce que serait devenu ce personnage  si les membres du jury de l'Académie en avait décidé autrement et qu'en eut été de l'histoire du monde.

  • Soldats pendant la Première Guerre Mondiale.
    22 janvier 2022

    La sentinelle

    7 min

    Nous sommes en 1915 sur le front, dans les environs d'Ypres en Belgique, dans un poste de commandement allemand. Depuis le matin, les échanges des artilleries franco-allemandes n'ont cessé de pilonner les deux positions. Dans la salle du poste de commandement allemand, les officiers, le nez plongés sur les cartes d'état major étalées sur des planches posées sur des tréteaux, recherchent la meilleure stratégie à adopter pour contrecarrer l'efficacité de ces maudits canons 75 de l'armée française.  Le général Von Hüllen dirige les travau, homme de haute taille, il arbore une carrure d'athlète. Son visage marqué par les traces de la petite vérole, est paré d'une énorme moustache reliée à deux favoris. Les casques à pointe sont posés sur une autre table, à l'opposé dans la pièce.
    Soudain, interrompant le brouhaha fait par les autres officiers, il déclare :
    -Messieurs, Messieurs, il nous faut raison garder et regarder les choses avec calme et discernement. Certes, notre position nous est très favorable mais il nous faut nous méfier de ces diables de Français. Ils sont capables de nous surprendre au moment où nous y attendrons le moins.
    -Que faut-il faire alors, Mon Général ? Demande un des officiers.
    -Continuer à pilonner leurs positions, répondit le général. Nos mortiers auront tôt fait de les rendre à la raison.
    Dehors, une fine pluie  glaciale  accentuait l'ambiance mortifère qui avait envahi  tout le secteur.
    A quelques pas de la baraque du poste de commandement, était installée la guérite du poste de garde
    Le factionnaire, le casque enfoncé jusqu'aux sourcils et le corps bien protégé par sa capote, attendait ; l'arme au pied,  baïonnette au canon, l'heure de la relève. Les tirs  du canon de 75mm de l'artillerie française se faisaient de plus en plus fréquents. Les nuages de fumée associés à la terre soulevée par les explosions rendaient l'atmosphère irrespirable.
    Bien que les détonations se rapprochassent de plus en plus, le factionnaire demeurait imperturbable à son poste. On eut dit qu'il était insensible à ce déferlement de feu et de bruit.
    Vers 17 heures, un planton de service arriva pour remplacer son collègue.
    Après l'exécution des différents rituels exigés par la procédure réglementaire de relève de la garde, le premier factionnaire salua son collègue et quitta le poste. Il se dirigeait vers la baraque réservée aux hommes de troupe , quand une violente explosion, plus forte et plus terrifiante que toutes les autres fit voler en éclats la guérite et tuant son occupant. Devant la violence de la déflagration,  le premier planton, dans un réflexe sécuritaire, se jeta à terre,
    évitant ainsi d'être touché par des débris projetés. Le calme revenu, le soldat se releva ; il s'en tirait sans la moindre égratignure.
    Son nom ?
    Adolphe Hitler.
     

  • La Citröen DS21 présidentielle de Charles de Gaulle, pendant son mandat 1958 à 65
    15 janvier 2022

    Le Petit Clamart

    8 min

    A la tête de la France depuis 1958, le Général de Gaulle s'affaire à résoudre le problème de la guerre  d'Algérie.
    S'il maintient, sur le terrain, une forte pression militaire, il commence, néanmoins, dès 1959, évoquer l'éventualité d'une autodétermination des Algériens.
    Cette nouvelle orientation va entraîner une rupture avec les pieds-noirs qui refusent en bloc la séparation de l'Algérie et de la France. En revanche une grande partie des Français de Métropole approuvent la voie choisie par le général de Gaulle et le font savoir lors du référendum organisé en 1961.
    C'est alors qu'apparaît l'Organisation armée secrète (OAS), groupuscule armé composé de pieds-noirs, de militaires et de partisans de l'Algérie française.
    Pour tout ce monde , de Gaulle est devenu , à leurs yeux un traître à la nation et un traître ça s'élimine.
    Le 22 août 1962,le Général de Gaulle à bord de la DS présidentielle, en compagnie de son épouse Yvonne et de son gendre le colonel de Boissieux, . quitte Paris pour se rendre à  Colombey-les-Deux Eglises,où , comme chaque semaine, il va passer le week-end dans sa propriété de la Haute-Marne.
    Toujours très organisée, Madame de Gaule a pris soin de faire quelques emplettes et notamment des poulets qu'elle compte servir aux repas
    Pour éviter tout risque d'attentat, il a été convenu que le voyage ne se ferait pas entièrement en voiture mais à bord d'un hélicoptère qui attend le couple présidentiel à l'aéroport de Villacoublay.
    Entre temps les terroristes, sous la conduite d'un certain Bastien-Thiry, ont organisé et mis en place leur plan d'attentat : Trois équipes sont positionnées sur le trajet du Président  au lieu-dit du Petit Clamart. 
    Ayant repéré la voiture présidentielle, les premières rafales sont tirées et font éclater la vitre  arrière sans pour autant atteindre le général ; Le colonel de Boissieux s'écrie alors 
    « A terre, père ! A terre. !
    La voiture zigzague un instant car les tirs ont crevé le pneu arrière droit et le pneu avant gauche mais garde néanmoins sa trajectoire et cela grâce au système hydropneumatique de la DS qui a fait compenser les deux impacts.
    La voiture présidentielle arrive alors en trombe à l'aéroport de Villacoublay. Elle est criblée de huit éclats de balles dont une minorité à la hauteur du Président et de son épouse. 
    En sortant du véhicule, Madame de Gaulle fera cette remarque surprenante :
    « N'oubliez pas les poulets, j'espère qu'ils vont bien ».
    Ainsi l'attentat du Petit Clamart a-t-il lui aussi rappelé l'évidence de la puissance du hasard en histoire . même si, dans le cas présent, la technologie y a apporté sa marque.

  • Le Mur de Berlin en 1983.
    8 janvier 2022

    Le Mur de Berlin

    9 min

    Le 4 novembre 1989, une gigantesque manifestation, organisée par des acteurs et des employés des théâtres de Berlin-Est a lieu sur l'Alexanderplatz. Regroupant plus d'un demi-million de participants qui réclament plus de démocratie et de liberté, elle est la plus grande manifestation de l'histoire de l'Allemagne de l'est et constitue indiscutablement une étape décisive de la révolution pacifique qui aboutira à la chute du mur de Berlin et à la réunification de l'Allemagne. Cependant, un petit détail allait précipiter le cours des événements. En effet, devant l'ampleur de la manifestation, et craignant des débordements intempestifs, les autorités de la RDA décident de se réunir pour prendre des mesures susceptibles de calmer ce mouvement de révolte. Le 9 novembre 1989, à 18 h 53, Günter Schabowoski, membre du Politbüro du régime communiste, tient une conférence de presse pour expliquer quelles sont les nouvelles décisions qui ont été prises par le comité centra du parti concernant les règles de voyage entre l'est et l'ouest. Prenant tout son temps, Günter Schabowski sort de sa poche un bout de papier qu'il déplie puisse met à le lire. Il explique d'une voix peu assurée ce qui a été décidé pour le déplacement des ressortissants à l'étranger. Il annonce à ce propos que désormais les voyages vers l'étranger pourront être entrepris sans conditions. Les autorisations seront données dans de brefs délais. Les services compétents de la Vocalise ont pour ordre d'accorder immédiatement les autorisations de quitter le territoire même sans que les conditions pour une sortie du pays soient remplies. Ainsi les ressortissants pourront partit par tous les points de passage de RDA vers la RFA comme vers Berlin-ouest. A la fin de la déclaration, un journaliste nommé Peter Brinkmann demande :
    «  Quand est-ce que cela entre en vigueur ?
    Très embarrassé par la question, car il n'a pas eu la précision, Schabowoski se gratte la gorge puis, improvisant, il déclare :
    « A ma connaissance, immédiatement, sans délais »
     A ces mots, les Allemands qui regardaient la conférence à la télévision, se ruent alors sur les check points en exigeant de passer. Des centaines, des milliers puis des centaines de milliers  d'hommes et de femmes accourent comme des nuées de sauterelles. On craint alors le pire car les gardes n'ont pas été avertis. Ce n'est que vers 23h 30, que le lieutenant-colonel Harald Jäger, responsable de la sécurité donne l'ordre aux  gardes armés d'ouvrir les barrières pour éviter tout débordement de foule.
    Le mur de Berlin venait de tomber.

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