Chaque jour, dans La Matinale RCF, la parole est à un évêque ou un pasteur de l'Église chrétienne.
Juin est traditionnellement le mois des ordinations dans l'Église catholique. L'archevêque de Bourges, Mgr Jérôme Beau, est depuis 1989, en charge de la formation des séminaristes de France. Il revient sur l'importance de la vocation de prêtre et sur le cheminement avant et après une ordination. "Je pense qu'il faut pouvoir inventer le chemin en fonction de chaque personnalité. Un prêtre ne ressemble pas un autre prêtre. Le problème d'un évêque c'est de mettre chaque prêtre à l'endroit qui convient le mieux pour sa personnalité et ses charismes."
Mgr Pierre-Antoine Bozo, évêque de Limoges, partage un souvenir récent. Depuis 78 ans, au diocèse de Limoges, on commémore le 10 juin, un terrible anniversaire : celui du massacre d'Oradour-sur-Glane. Ce nom tristement célèbre est celui d'une petite commune de Haute-Vienne où, le 10 juin 1944, la division Das Reich a éliminé tous les habitants présents en fusillant les hommes et mettant le feu à l'église du village où étaient enfermés les femmes et les enfants. 643 victimes, le plus massacre de civils de la Seconde Guerre mondiale en France.
Lors de la messe célébrée à cette occasion, dans l'église reconstruite aux abords du village martyr, le curé m'avait proposé de conserver les textes de la messe du jour. Il s'agissait de ce passage du sermon sur la montagne, où Jésus dit : "Tout homme qui regarde une femme avec convoitise a déjà commis l’adultère avec elle dans son cœur." (Mt 5, 28) Des paroles qui semblaient décalées par rapport à la violence indicible, incompréhensible, dont on faisait mémoire à Oradour. Était-ce le moment de finasser sur des péchés en pensée dont l'impact est invisible à l'œil nu ?
Pour aujourd'hui, en ce 16 juin 2022, ce qui dépend directement c'est la vigilance que nous aurons dans nos pensées les plus secrètes pour respecter l'inaliénable dignité de tout homme et de toute femme.
Quand un prêtre change de paroisse, cela n'est pas sans provoquer quelques remous. On le comprend aisément car des liens affectifs se sont noués au long des années. Parfois ils suscitent des récriminations : pourquoi nous enlève-t-on notre curé ? Il est si bien ! Mais s'il est si bien, pourquoi vouloir l'accaparer ? D'autres personnes n'auraient-elles pas le droit de bénéficier également de son ministère ? Et ne pensez-vous pas qu'un autre pasteur vous offrira d'autres aspects de l'Évangile et vous permettra de vous renouveler ? Mgr Pascal Roland, évêque de Belley-Ars, nous rappelle quelles sont les règles en vigueur au sujet des changements de paroisse réguliers pour les curés. Il nous donne des points de repère pour en montrer les bienfaits.
Le miracle eucharistique qui a eu lieu le jour de Pâques 1254 à Douai correspond à la période de mise en place de la fête du Saint-Sacrement, appelée aussi Fête-Dieu (qui aura lieu le 16 juin 2022). Lors de la distribution de la communion, une hostie était tombée par terre. Quand le prêtre voulut la recueillir, elle s'éleva en l'air et alla se déposer sur l'autel. De nombreux chrétiens y virent alors l'image du Christ. Ces miracles eucharistiques qui nous invitent à lier célébration et adoration, comme l'explique Mgr Vincent Dollmann, archevêque de Cambrai.
Né le 22 avril 1947, Mgr Pierre-Marie Carré a dépassé les 75 ans. Avant de prendre sa retraite en juillet 2022, l'archevêque de Montpellier adresse un mot d'au revoir aux auditeurs de RCF.
"C'est la dernière fois que j'interviens à cette antenne, dans le cadre de l'émission "Parole aux Églises". Pourquoi ? Parce que j'ai dépassé les 75 ans et d'ici quelques semaines, je vais déposer ma charge et mon successeur sera nommé. Je ne sais pas quand et je ne sais pas qui. On me demande ce qui m'a marqué pendant ces 12 années passées à Montpellier. J'évoque bien volontiers le rassemblement diocésain qui s'est passé au Zénith, il y a cinq ans maintenant, où il y a eu beaucoup de confirmations, l'ordination de trois prêtres et la promulgation d'orientations diocésaines pour les cinq ans qui suivaient. Un temps fort, un temps que je n'oublierai pas.
Et puis il y a toutes ces rencontres avec de multiples personnes au fil de ces années. Le souvenir de choses plus difficile s'estompe avec le temps... On me demande aussi comment je vis cela, quels sont mes états d'âme avant de partir entre guillemets "à la retraite". En fait, je ne cherche pas à cultiver des états d'âme. Avoir 75 ans n'arrive pas par hasard, c'est une date fixée depuis longtemps. Chacun sait que cette date va arriver. Mais j'essaie de me faire à l'idée d'avoir une vie plus paisible, avec moins de responsabilités. Je pense aller dans une paroisse où me mettre à la disposition du curé dans le diocèse d'Agen où j'étais prêtre.
Avoir 75 ans, c'est l'âge pendant lequel on apprend à se tourner vers l'au-delà, vers l'avenir. C'est-à-dire finalement, vivre ces dernières années de ma vie sur terre avec la recherche de Dieu, la méditation des Saintes Écritures, de la parole de Dieu, avec une disponibilité plus apaisée aux uns et aux autres. Voilà ce temps qui s'ouvre devant moi et que je vous souhaite à vous tous qui m'écoutez quel que soit votre âge. Les années passent, mais l'essentiel c'est l'œuvre du Seigneur. Elle continue, elle est là et c'est lui notre avenir."
Charles de Foucauld a été canonisé dimanche dernier : qu'a-t-il à nous dire aujourd'hui ? Dans un milieu culturel et religieux dont il était étranger, il s'est senti appelé à vivre l'Évangile de la fraternité. "Je veux habituer tous les habitants, écrivait-il, chrétiens, musulmans, juifs et idolâtres, à me regarder comme leur frère, le frère universel." L'encyclique du pape François "Fratelli tutti" nous rappelle l'importance de vivre la fraternité et l'amitié sociale. Qui pourrait prétendre qu'une telle perspective n'est pas d'une brûlante actualité dans notre société profondément clivée et dans un monde meurtri par de violents conflits armés, en Ukraine et ailleurs ?
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