Commentaire liturgique - 3ème Dimanche de l'Avent ATemps d’attente, mais aussi temps de l’épreuve et de la tentation. A quoi bon croire à la Promesse? Depuis son exil à Babylone, le peuple juif en a entendu des “prometteurs de beaux jours” qui annonçaient “la revanche de Dieu”. Comprenons-le : Cette revanche de Dieu n’est pas vengeance contre les forces du mal, mais l’annonce que « Votre Dieu vient lui-même et va vous sauver. » Il continue : « Alors s’ouvriront les yeux des aveugles et les oreilles des sourds, alors le boiteux bondira comme un cerf et la bouche du muet criera de joie. »
Nous avons entendu le Livre d’Isaïe : « Soyez forts, ne craignez pas (…) Dieu va vous sauver. » Mais à quoi pouvons-nous voir que Dieu va tenir sa promesse?
La promesse de Dieu est révélée à ceux qui accomplissent leur œuvre d’homme et de femme au quotidien en ayant déjà au fond du cœur la certitude que leurs efforts ne sont pas vains. Car seul celui qui sait attendre verra naître la plante puis la fleur puis le fruit. Seul celui que sait regarder verra le soleil de l’aube se lever à l’heure tant espérée. Seul celui qui ne lâche pas la corde verra monter du puits profond la source d’eau vive.
Temps de l’Avent – temps de l’Attente. Mais qu’attendons-nous ? Qu’est-ce qui est à venir ? Quel sens à ce rythme d’aller-retour entre ce qui est déjà accompli et ce qui doit encore se manifester ? C’est bien la question que se posent les disciples de Jean-Baptiste.
Celui qui annonçait le grand retour d’un Messie est en prison. Il a été arrêté comme un malfaiteur. Jean-Baptiste y croyait pourtant. Dans sa prison, il entendait parler de tout ce qui se passait. Ses disciples le tenaient au courant des faits et gestes du Nazaréen. Si bien que Jean-Baptiste se posait des questions. Et il a fini par se demander : est-ce que je me serais trompé? Est-il le Messie ? Donc il envoie des disciples à Jésus avec une question : le Messie, c’est toi, oui ou non ? La question de Jean-Baptiste est réellement cruciale, pour Jean-Baptiste bien sûr puisqu’il la pose, mais aussi pour Jésus.
Question du jour : dans les couleurs des vêtements liturgiques, que trouve-t-on entre le blanc de la fête et le violet de la pénitence ? Du rose et de la joie ! Ce 3ème dimanche de l’Avent est en effet celui de « Gaudete », de la joie. Ce dimanche-là, nous pouvons voir les prêtres célébrer la messe vêtus d’une chasuble rose.
Gaudete, la joie d’un Dieu qui se fait proche
Gaudete, cette joie qui monte, c’est la joie chrétienne, la joie de voir le Christ qui se fait homme parmi les hommes.
Citons le Pape François :
« Savoir que Dieu est proche, attentif et plein de compassion, non indifférent, qu’il est un père miséricordieux qui s’intéresse à nous dans le respect de notre liberté, est motif d’une joie profonde que les aléas du quotidien ne peuvent atténuer.
« La caractéristique unique de la joie chrétienne est qu’elle peut être partagée avec la souffrance puisqu’elle est entièrement basée sur l’amour. En effet, le Seigneur qui nous est proche au point de se faire homme vient pour communiquer sa joie, la joie d’aimer.
« C’est seulement ainsi que l’on comprend l’allégresse sereine des martyrs jusque dans l’épreuve, ou bien le sourire des saints de la charité face à qui souffre. C’est un sourire sans offense, qui console… »
Invité : André Penninckx, salésien de Don Bosco, prêtre dans l’Unité Pastorale des 9 Clochers (Donceel-Remicourt) en Hesbaye liégeoise.