3 000 tonnes de quinoa seront produites cette année en Anjou. C’est un record pour la filière, née il y a dix ans en Maine-et-Loire. 300 agriculteurs y cultivent cette petite graine venue des Andes. Ils produisent aujourd’hui un tiers du quinoa vendu en France. Le reste est importé de Bolivie et du Pérou. Pour séduire de nouveaux clients, le quinoa d’Anjou mise sur le label « Zéro résidu de pesticides ».
Dans sa ferme de Meigné-le-Vicomte, près de Noyant, Anthony Lascaud cultive 15 hectares de quinoa, en plus de sa pépinière et de ses céréales. Agenouillé dans son champ, il observe les petites feuilles de quinoa aux teintes violettes. Dans deux mois, l'agriculteur récoltera ses premières graines labellisées « zéro résidu de pesticides », et ça ne change pas grand-chose pour lui : ça fait dix ans, depuis le début, qu’il cultive son quinoa sans herbicide, car c'est un engagement de la filière angevine.
Pour lutter contre les mauvaises herbes, Anthony Lascaud a recours à la tactique du faux semis. « C’est une solution où on travaille le sol plusieurs fois, on lui fait croire qu’on sème quelque chose, du coup on fait lever toutes ses mauvaises herbes, explique l’agriculteur. On les détruit mécaniquement à chaque fois, et on fait ça une fois, deux fois, éventuellement trois fois et la quatrième fois, on sème pour de vrai. Comme on a un gros stock de mauvaises herbes qui ont déjà levées et qui ont déjà été détruites, le quinoa se retrouve beaucoup moins concurrencé. »
Une fois récoltées, ses graines seront analysées par un laboratoire pour vérifier qu’il n’y a pas trace de pesticides et décrocher le label. « Ça demande une plus grande vigilance de nos agriculteurs pour éviter tout risque de contamination à travers des parcelles attenantes ou du matériel de récolte, reconnaît Arthur Nicolas, le responsable de la filière angevine du quinoa. Ce label, c'est une suite logique pour notre démarche environnementale, on voulait mettre en avant un véritable label prouvant notre engagement pour l’environnement et le respect de nos agriculteurs et de nos consommateurs. »
C’est une alternative au label bio, alors que seul 5 à 10 % du quinoa d’Anjou est issu de fermes biologiques. Arthur Nicolas espère que ce nouveau label lui ouvrira des portes au-delà de l’industrie agro-alimentaire, qui est son premier client. « Le quinoa d’Anjou est essentiellement vendu, à 80 %, dans des grandes et moyennes surfaces, des restaurants d’entreprise et des cantines scolaires, explique-t-il, mais nous sommes également présents dans des épiceries fines et des réseaux de distribution de produits en vrac, et ce sont des débouchés qui ont tendance à croître, avec la vente directe aux consommateurs. »
Le quinoa d’Anjou est aujourd’hui vendu dans 200 épiceries à travers toute la France. Pour développer ce marché, la filière vient de lancer un site de vente en vrac destiné aux commerçants. Elle tente aussi de nouveaux produits pour séduire les consommateurs. Après le quinoa soufflé pour le petit-déjeuner et les pâtes sans gluten à base de quinoa, elle s’apprête à lancer des biscuits apéritifs au quinoa. Ils seront en vente d’ici à la fin juin 2019.
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