A Lourdes, les évêques se penchent sur la situation politique et religieuse de la France

Agé de 73 ans, Mgr Georges Pontier, archevêque de Marseille a été victime d’un malaise le 17 octobre dernier, un malaise sans gravité mais qui l’oblige à un peu de repos. Conséquence de cette absence, il n’y a pas eu de discours d’ouverture ce vendredi matin et il n’y aura pas non plus de discours de clôture.. C’est Mgr Pascal Delannoy, le vice-président de la Conférence des Evêques de France qui présidera cette assemblée. Il sera assisté par le deuxième vice-président, Mgr Pierre-Marie Carré.

Et pour en parler Mgr Olivier Ribadeau-Dumas, porte-parole de la Conférence des évêques de France. 

Par la voix du Cardinal Pietro Parolin, le pape François a adressé un message aux évêques de France à l’occasion de cette assemblée. "Dans un contexte marqué par les attentats qui ont meurtri votre pays et dans la perspective d’échéances électorales importantes, le Saint Père vous encourage à aider les habitants de la France à affermir leur espérance et à contribuer à la recherche du bien commun" peut-on lire dans ce message.

Une référence directe au livre publié il y a trois semaines par les évêques. Un livre adressé "aux habitants de France" pour "retrouver le sens du politique".  Et c'est à Lourdes, dans le cadre de leur assemblée, que les évêques vont discuter de la situation politique et religieuse de la France. Le sociologue Philippe Portier spécialiste de la laïcité sera là lundi pour débattre avec les évêques. Car les évêques sont inquiets du climat qui règne en France et de la défiance du peuple français à l’égard de la classe politique. Ils réfléchiront ainsi aux manières d'apaiser la société française.

Mais il y aura un autre temps fort de cette Assemblée d’automne et c’est une première. Lundi 7 novembre prochain, les évêques rendront un hommage national aux victimes d'abus sexuels commis par des prêtres pédophiles. Une journée de prière et de pénitence pour les victimes d’abus sexuels. Le principe de cette journée mondiale pour les victimes de pédophilie a été annoncé le 12 septembre dernier par le pape François.

Cette journée sera marquée par deux rendez vous important ici à Lourdes : une messe sera dite à la mi journée "pour le pardon des péchés" commis par les membres de l’Eglise. Les victimes d’abus sexuels seront également au cœur des prières des évêques lors des vêpres, et au-delà de Lourdes les fidèles dans toutes les paroisses de France pourront s’associer à cette prière.

Un symbole, un message très fort adressé par l'Eglise catholique aux victimes d'abus sexuels commis par certains de ses membres. Les évêques en profiteront pour faire le point sur les différentes mesures prises pour lutter contre la pédophilie dans l'Eglise. En avril dernier, un programme anti-pédophilie a été lancé au sein du clergé à travers la généralisation de cellules d'écoute des victimes, la création d'une adresse mail (sur laquelle le CEF a reçu entre 80 et 100 courriels de victimes ou témoins au sujet d'abus sexuels antérieurs à 1970) et l'instauration d'une commission nationale d'expertise indépendante.

Il sera également question du dialogue avec les musulmans avec une intervention à huis clos du cardinal Jean Louis Tauran, le président du Conseil pontifical pour le dialogue interreligieux. Justement, le pape François a reçu hier au Vatican 200 responsables religieux, dont une délégation du Conseil Français du Culte Musulman. Au sein de la délégation se trouvait Mgr Michel Dubost l’évêque d’Evry. Mgr Dubost a déclaré que le pape avait évidemment rappelé que les religions rejetaient toute forme de violence. Ce qui est un peu nouveau, en revanche, pour l’évêque d’Evry, c’est que le pape a demandé "des gestes concrets, des gestes de rencontre, d’entraide, d’amitié."
 

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