Confinement, allègement des restrictions, nouveau tour de vis... En Haute-Savoie, les soignants et bénévoles investis dans monde de la santé vivent depuis deux ans un bouleversement de leur quotidien. Témoignages de chrétiens.
"Quand je repense au premier confinement, j'ai l'impression d'être allé au front avec un peu d'insouciance, comme les soldats de la guerre de 1914!" analyse le docteur Alain Stemmelen, généraliste à Tanninges. Pendant cette période, Mathilde Perriot-Comte, ergothérapeute dans un Ehpad de Collonges-Sous-Salève, a osé affirmer sa foi. "Les aumôniers ne pouvaient plus rentrer dans l'établissement. J'ai senti qu'une présence spirituelle et le sacrement des malades manquait à des résidents. Alors j'ai demandé des conseils à la pastorale de la santé du Diocèse. Et j'ai été voir la directrice, en disant que je suis catholique et que je pouvais accompagner les résidents. C'était un peu étrange, de parler de ma foi à l'équipe!". Une période aussi pendant laquelle tous ceux qui accompagnaient, à domicile et en Ehpad, ont tenté de garder le lien. "Il y a eu des messages pour les maisons de retraite, des fraternités téléphoniques..." témoigne Charles-Edouard Cordonnier, responsable de l'aumônerie du domicile pour le Diocèse d'Annecy.
Passé ce printemps 2020, une vie "en élastique" a repris son cours dans les établissements et les maisons, résume Blandine Feugier, déléguée diocésaine de la pastorale de la santé du Diocèse d'Annecy et aumônier au Centre Hospitalier Alpes Léman. "Les protocoles s'assouplissent ou se durcissent au fil des vagues... Nous avons pris l'habitude de nous adapter en permanence. Mais je constate à quel point ces deux ans ont usé le personnel soignant. J'assiste à des démissions régulièrement."
Parmi les visiteurs bénévoles aussi, certains ont mis un terme à leur mission. Pour raison d'âge, de santé ou le refus de se faire vacciner. Mais chez les vingt aumôniers et six-cents visiteurs catholiques encore engagés, la flamme demeure: "Chaque visite est une grâce! Le masque m'a obligé à communiquer autrement. Mais avec les yeux, on dit beaucoup!" témoigne Marie-Chantal Boccard, présente dans un Ehpad d'Annecy. "Les nonagénaires que je rencontre vivaient déjà confinés! Et leur foi m'épate toujours. Ils sont si heureux quand je leur apporte la communion!" confie Greg Perry, qui visite six personnes à domicile à Saint-Julien-en-Genevois. "La pandémie nous a rendus plus conscients de notre fragilité. Elle a remis en valeur le rapport à notre entourage, aux liens humains. Et elle nous a tous obligé à une réflexion sur ce qui est essentiel dans notre vie" souligne Pedro Escobar, pasteur baptiste au Centre Hospitalier Annecy-Genevois.
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