Trente haut-savoyards sont engagés à l'ACAT: l'Action des Chrétiens pour l'Abolition de la Torture et de la peine de mort. Leurs armes : prières, lettres et sensibilisation.
"J'ai l'honneur, au nom du gouvernement de la République, de demander à l'Assemblée Nationale, l'abolition de la peine de mort en France". Ce discours de Robert Badinter, le 17 septembre 1981, Julienne Rousseau s’en souvient bien. La thononaise militait depuis 1976 au sein de l'ACAT, ONG chrétienne de lutte contre la peine de mort et la torture. "On nous prenait un peu pour des fous! Cela nous a vraiment encouragés que notre pays se range parmi les abolitionnistes!"
Aujourd'hui, en Haute-Savoie, l'ACAT compte une trentaine de membres actifs, répartis en deux équipes, à Annecy et Thonon. Chaque mois, ces chrétiens de différentes confessions (catholiques, adventistes, baptistes, protestants) se retrouvent. Et leur action commence par une prière : "Nous nous mettons humblement aux pieds du Seigneur", explique Marie-Françoise Million, du groupe d'Annecy. "Nous lui disons que notre cœur est disponible et nos mains sont ouvertes, car il souffre encore dans telle ou telle personne condamnée ou torturée". La foi et la prière, c'est la différence de l'ACAT, par rapport à d'autres associations des Droits de l'Homme, souligne Bernard Hoffmann, grenoblois membre de l'équipe d'Animation Régionale de l'ACAT.
Mais ces militants utilisent aussi une autre arme pacifique: la plume. "Nous écrivons ou envoyons des cartes pré-imprimées à des dirigeants, juges ou responsables de pays où des personnes sont condamnées ou torturées" explique Pascale Decoux-Vidon, annécienne. "C'est le nombre qui joue en la faveur des prisonniers. Si ce n'est pas la dix-millième lettre qui fera pencher la balance, ce sera peut-être la suivante!". L'ACAT reçoit régulièrement des témoignages de prisonniers évoquant ces sacs postaux qui ont contribué à l'amélioration de leur condition d'emprisonnement ou à leur libération. Les membres de l'ACAT sensibilisent leurs communautés et les invitent, chaque mois, à participer à l'envoi de cartes pré-écrites.
Une plume qui sert aussi à échanger, en groupe ou individuellement, avec des condamnés à mort. L'équipe d'Annecy correspond par exemple avec Kossoul, qui se trouve dans une prison du Texas. Cécile Dardoize correspond en anglais : "J'essaye de lui apporter de la joie, de lui parler de choses positives". "L'engagement à l'ACAT m'a enrichi, culturellement, humainement, spirituellement. J'ai donné beaucoup à l'ACAT, mais j'ai reçu plus encore!"
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