Propriétaire du Château de Rivière ou il s'occupe du domaine viticole, Hubert de Monteynard témoigne de son quotidien marqué par la préparation des vendanges, dans cette propriété de Chinon. Sur les bords de la Loire, le coupage traditionnel du raisin laisse sa place à un ramassage mécanisé des grappes, en raison des pénuries de travailleurs et des conséquences liées au réchauffement climatique.
Le calme des bords de la Loire fait place au vrombissement des machines agricoles. L’innovation mécanique permet aux domaines viticoles de Chinon de remplacer les techniques de vendanges ancestrales, si caractéristiques de l'activité vigneronne. Propriétaire du Château de Rivière, Hubert de Monteynard travaille la vigne avec son fils. Cet homme, reconverti dans la viticulture, a récemment adopté une nouvelle méthode pour vendanger les 11 hectares de parcelles.
Remplaçant les techniques manuelles emblématiques des vendanges de septembre, la venue des machines a permis de transformer l’activité économique des vignobles. "Nous faisons juste une petite parcelle à la main, et le reste se fait à la machine", témoigne Hubert. Constatant l’efficacité de cette méthode de travail, le vigneron chinonais se réjouit de ses nouvelles machines, favorisant un gain de productivité pour son domaine : "Les machines ont atteint un tel niveau de qualité dans le tri et dans la récolte, mais surtout dans la rapidité".
La machine garde une meilleure intégrité du raisin
Les vendanges mécanisées dans la vallée de la Loire permettent ainsi de transférer la récolte des ceps jusqu’à la cuve "en seulement 7 minutes", apportant un gain de temps significatif pour les producteurs. Toujours effectuées à la main en Champagne ou en Bourgogne, les vendanges mécaniques séduisent de plus en plus en raison de la bonne préservation des pieds de vignes. "Il n’y a pas besoin de tri récurrent entre les grains de qualité et ceux dégradés. La machine garde une meilleure intégrité du raisin".
Une telle innovation dans la récolte du raisin a cependant des conséquences pour les offres d’emplois. Se substituant aux mains des travailleurs saisonniers, les machines pour vendanges offrent des avantages aux vignerons en difficulté de recrutement, ou inquiets de la qualité de la récolte: "Nous n’avons pas de problèmes pour trouver du personnel, et la vendange est plutôt saine", admet Hubert. Une problématique rapidement écartée par le propriétaire du Château de Rivière, désireux de s’affranchir de toutes "complications administratives".
Beaucoup de vignerons perçoivent les conséquences positives de la mécanisation des vendanges, notamment en observant les effets du réchauffement climatique sur leurs parcelles. Conscient qu’une récolte peut "être très réduite dans les cuves", Hubert reconnaît la nécessité d’une vendange effectuée rapidement. "On a été surpris par une chaleur et des pluies très rapides qui ont donné une attaque de mildiou", raconte le vigneron de Chinon. Ce phénomène, inconnu pour les viticulteurs de la vallée de la Loire "depuis au moins 30 ans", aura un impact sur la quantité de raisins récoltés au cours de ce mois de septembre. A consommer avec modération, évidemment.
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