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À la frontière entre service civique et militaire, le SNU toujours flou

Un article rédigé par Grégoire Gindre - RCF, le 23 mai 2023 - Modifié le 17 juillet 2023
Le dossier de la rédactionÀ la frontière entre service civique et militaire, le SNU toujours flou

Avec des objectifs nébuleux, une militarisation qui ne dit pas vraiment son nom, et des échecs à répétition, le SNU ne convainc pas vraiment. Le gouvernement revient en force avec une nouvelle formule : 12 jours de cohésion sur le temps scolaire, sur la base du volontariat collectif.

Les jeunes volontaires assistent à la remise des prix de leur olympiade, cent trente jeunes volontaires âgés de 15 a 17 ans réalisent un séjour de cohésion du Service national universel (SNU) pendant deux semaines au centre de vacances La Martégale à Ancelle. © Thibaut Durand / Hans Lucas.Les jeunes volontaires assistent à la remise des prix de leur olympiade, cent trente jeunes volontaires âgés de 15 a 17 ans réalisent un séjour de cohésion du Service national universel (SNU) pendant deux semaines au centre de vacances La Martégale à Ancelle. © Thibaut Durand / Hans Lucas.

À la frontière entre le service civique et le service militaire, le service national universel a du mal à s’imposer dans l’opinion publique. Face à la défiance de certains, le gouvernement revient à la charge avec une nouvelle formule. 

 

Le SNU, qu’est-ce que c’est ? 

 

Décrié par certains, et inconnu par d’autres, le Service national universel propose des “séjours de cohésion” et une mission d’intérêt général pour les étudiants de 15 à 17 ans, peu importe leur classe sociale, et leur sexe. Le site officiel du gouvernement précise que “chaque jeune peut ensuite poursuivre une période d’engagement sur la base du volontariat, entre 16 et 25 ans”. Désormais, l’objectif du gouvernement est d’étendre le dispositif à tous les jeunes, avec une stratégie de “généralisation”

 

 

Des objectifs nébuleux 

 

D’une fois à l’autre, les objectifs du SNU ne sont pas toujours exactement les mêmes qui sont présentés”, pointe du doigt, Maëlle Nizann vice-présidente en charge des enjeux de société à la Fage, la fédération des associations générales étudiantes. 

 

Cette question des objectifs est au cœur du dispositif. Elle nourrit une ambiguïté qui empêche d’asseoir le dispositif dans l’inconscient des Français. Parfois, le SNU est présenté comme “un renforcement du moral de la jeunesse”. Une autre fois, “apprendre aux jeunes les valeurs de la République”, détaille Maëlle Nizan. Pourtant, selon elle, “c’est à l’école de remplir ces objectifs-là”, justifie-t-elle. 

 

 

Rôle de l’école 

 

Le service civique ouvre ainsi le débat sur le rôle de l’école en France. Cela interroge sur la portée de l’instruction scolaire. Doit-on privilégier la compétence au détriment de la connaissance ? À cette question, Guillaume Prévost, délégué général du think-tank dédié à la jeunesse “Vers le haut” est très clair. “Le ministère ne s'appelle pas le ministère de l’Enseignement ou ministère de l’école. Il s’appelle bien le ministère de l’Education nationale. Beaucoup de jeunes ne peuvent pas compter sur leur famille pour répondre à l’ensemble de leur besoin”. Une sorte de pied de nez au mantra qui explique que l’école doit instruire et que la famille doit éduquer. 

 

 

Le SNU, "une coquille vide" 

 

Au moment du lancement de son expérimentation il y a quatre ans, Régis Juanico, alors député, évoquait "une coquille vide”. Aujourd’hui, son discours n’a pas changé. “Le projet est redondant et concurrent avec le service civique. Le projet ne tient pas la route, alors on essaye de la rafistoler dans l’éducation nationale”, soupire l’ancien député. Il craint que le projet soit abandonné dans quelques mois, tant le dispositif ne rencontre pas le succès escompté. 

 

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