Près de 14.000 personnes sont attendues à Lourdes du 12 au 14 mai pour le 63e pèlerinage militaire international. Un rassemblement "unique au monde" qui réunit chaque année des soldats de plusieurs pays différents. Ils viennent prier ensemble pour la paix et tisser des liens de fraternité.
C’est l’un de ces moments exceptionnels comme on en connaît dans la cité mariale. Le 63e pèlerinage militaire international (PMI) rassemble près de 14.000 soldats de 40 pays différents. Des hommes et des femmes en uniforme qui prient ensemble à Lourdes, pour la paix. S'ils viennent vivre un temps fort spirituel et fraternel, le message qu'ils envoient au monde est puissant.
Soutenu par les armées françaises, ce rassemblement a quelque chose d’unique. Il est "unique au monde parce que les hommes sont en uniforme et vous savez qu’il faut des autorisations spéciales pour être en uniforme dans un pays qui n’est pas le sien", rappelle Mgr Antoine de Romanet, l’évêque aux armées françaises. "Il s’agit d’être réunis au pied de la Vierge Marie pour prier ensemble pour la paix des cœurs, la paix entre les nations, la paix entre les peuples... Une paix qui soit véritablement une harmonie des cœurs, une fraternité, une solidarité, une compréhension... Et nous le vivons très concrètement. Ça passe d’abord par le fait de passer du temps ensemble."
Le 63e PMI a pour thème : "Que l’on bâtisse ici une chapelle". "Bâtir une chapelle c’est d’abord constituer l’Église, se rassembler dans la famille des chrétiens", explique Don Julien, chapelain du sanctuaire de Lourdes. Au programme du rassemblement : des messes, des activités sportives, des conférences… Sans oublier des temps de convivialité. "Je crois que les bars de Lourdes font leur chiffre d’affaire quasiment de la moitié de l’année sur trois jours avec tous ces jeunes qui sont avides de consommer non seulement de l’eau de Lourdes mais aussi de la bière, s’amuse Mgr de Romanet. Et ceci est excellent parce que cela permet de tisser des liens !"
Comme l’an dernier, le PMI est marqué par la guerre en Ukraine. En 2022, une petite délégation d’Ukrainiens était présente. Et si on célèbre en 2023 les 60 ans du traité d’amitié franco-allemand, le conflit aux portes de l’Europe montre à quel point la paix est fragile. "Nous sentons combien la guerre revient très vite, est très vite présente, confirme Mgr de Romanet. Nous sentons aussi l’atrocité de la guerre. Nous sentons ces drames absolus, la guerre est la chose la plus atroce qu’on puisse imaginer !... Que peut-on imaginer de plus tragique ? C’est la folie humaine dans son expression la plus parfaite !"
Face à cette réalité tragique, le pèlerinage militaire est l’occasion pour l’évêque aux armées de redire "qu’il y a des hommes qui se lèvent pour défendre leur famille, pour défendre leur patrie, pour défendre leurs valeurs..." La guerre place les êtres humains devant "les questions les plus fondamentales de l’humanité", rappelle Mgr de Romanet. "Qu’est-ce que ça veut dire de donner sa vie pour son pays ? Qu’est-ce que ça veut dire le sacrifice suprême ? Quelles sont les valeurs qui méritent de s’engager ainsi ?" Ces questions, "la condition militaire" les touche de près… "Avec une qualité d’engagement au service de ses frères qui est tout à fait unique", conclut Mgr de Romanet.
Les malades sont au cœur du PMI. Mais il ne s’agit pas de personnes touchées par la maladie ou par l’âge, il s’agit de personnes touchées par la folie humaine
Lors de la messe d’ouverture du PMI plusieurs soldats recevront le sacrement des malades. "Les malades sont au cœur du PMI", insiste Mgr de Romanet. Cette année, environ 150 blessés, français et étrangers, participent au pèlerinage. "Ils sont d’autant plus impressionnants qu’ils sont jeunes", ajoute l’évêque. "Mais il ne s’agit pas de personnes touchées par la maladie ou par l’âge, il s’agit de personnes touchées par la folie humaine."
"Vous savez quand, au moment de l’offertoire de la messe internationale, devant 10.000 personnes, dans la basilique Saint-Pie-X, les offrandes sont apportées par un homme qui est sur brancard porté par quatre de ses camarades, si vous n’avez pas le cœur pris, et les tripes prises de la manière la plus intense, c’est que vous ne savez pas où vous êtes !" Pour Mgr de Romanet, le témoignage de ces soldats blessés "nous invite à nous convertir pour que ce monde que nous portons et dont nous avons la charge ne soit pas celui de blessés gisants sur des brancards mais soit celui d’une jeunesse qui doit déployer le meilleur de ce que le Seigneur attend d’elle".
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