Les évêques de France sont réunis à Lourdes cette semaine. Ils poursuivent en particulier leur travail sur les enjeux missionnaires de l’Eglise. Ils veulent donner une dimension œcuménique à la mission.
Les évêques de France accueillent cette semaine à Lourdes, de nombreux invités des quatre coins du Monde. Ils ont reçu dès le début de leur session sa Béatitude Sviatoslav Shevchuk, archevêque majeur de l’Église gréco-catholique d’Ukraine. Ils ont commencé leurs travaux sur les enjeux missionnaires de l’Église avec l’intervention du pasteur Krieger, le Président de la Fédération Protestante de France et de Mgr Dimitrios, Métropolite de France du Patriarcat de Constantinople. La mission doit se faire œcuménique désormais.
"L'Eglise fonctionne en mode communion" s’enthousiasme Mgr Joly, l'évêque de Troyes qui vient de participer au synode sur la synodalité. Pour lui il est inconcevable qu’une Eglise vive toute seule, elle a besoin "d'expérimenter, de ressentir cette communion qu'il y a entre les évêques du monde entier, entre les différentes églises pour être plus fidèle au Christ." Le porte-parole de l’épiscopat explique qu’il est essentiel pour les évêques "d’entendre nos frères des autres confessions chrétiennes." L’idée "n’est pas de mettre en œuvre ce qu'ils font parce que la réalité est différente, mais d’entendre ce qu'il les fait vivre, ce qu'il les fait aller de l'avant, ce qui est pour eux l'espérance et comment ils essayent d'être fidèles à l'évangile aujourd'hui."
L'idée n’est pas de mettre en œuvre ce qu'ils font parce que la réalité est différente mais d’entendre ce qu'il les fait vivre, ce qu'il les fait aller de l'avant, ce qui est pour eux l'espérance et comment ils essayent d'être fidèles à l'évangile aujourd'hui.
"La dimension œcuménique de l'Eglise n'est pas une dimension marginale de l'Eglise, c'est une dimension qui est vraiment au cœur de l'église" dit Mgr Joly qui prend l’exemple du synode sur la synodalité lors duquel l'Eglise catholique a donné la parole à des chrétiens orthodoxes et protestants. "Ca c'est l'œcuménisme concret" lance-t-il convaincu, "ça veut dire que nous ne pouvons pas avancer sans eux". Et de préciser que pour le pape François l'Eglise ne peut pas avancer sans les autres chrétiens.
Cette semaine à Lourdes, les évêques de France ont donc reçu des représentants d'autres confessions chrétiennes pour penser la mission ensemble. Dans son intervention, Mgr Dimitrios, le Métropolite de France du Patriarcat de Constantinople a expliqué que "la Mission est une œuvre de service, une diaconia permanente au service d'autrui. Dans le prochain, nous ne voyons pas uniquement l'image de Dieu, mais l'icône du Christ serviteur et souffrant." Pour le Père Serge Sollogoub, prêtre orthodoxe présent à Lourdes "si on veut avoir une parole qui porte, il faut être unique. On ne peut pas parler du Christ, Dieu fait amour, si on n'est pas capable de parler ensemble, si on n'est pas capable de se retrouver ensemble et de porter un témoignage commun." C’est ce qui se fait avec le Conseil des Églises Chrétiennes de France et les messages communs adressés lors des grandes célébrations, des grandes fêtes de la vie chrétienne, mais aussi dans les moments tragiques de notre société.
On ne peut pas parler du Christ, Dieu fait amour, si on n'est pas capable de parler ensemble, si on n'est pas capable de se retrouver ensemble et de porter un témoignage commun.
Pour les orthodoxes issus en grande partie de la diaspora chrétienne orientale, la Mission ne contient pas les mêmes enjeux que pour les catholiques qui ont été majoritaires en France et dont la tradition imprègne encore la société. Le père Sollogoub s’émeut du fait que nous ne sommes pas dans un pays majoritairement orthodoxe, ni plus vraiment un pays chrétien. Dans ce contexte, il observe "le nombre important de gens qui frappent à nos portes, surtout de jeunes gens qui viennent chercher du sens. On voit ces générations un peu perdues qui sont à la recherche d'une spiritualité, d'une vie construite quelque part, basée sur quelque chose de sérieux." Pour lui "on est arrivé dans un temps où la mission n'est pas une mission contre nos frères chrétiens, c'est avec nos frères chrétiens pour pouvoir, dans un monde déchristianisé, dans un monde sécularisé, apporter cette espérance du Christ ressuscité."
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