Le président de la Conf des Evêques de France appelle la Justice à ouvrir une enquête après les nouvelles révélations d’agressions sexuelles commises par l’abbé Pierre. Il a fait un signalement pour non-dénonciation de viols et agressions sexuelles sur personnes vulnérables et mineurs.
Dans un communiqué publié vendredi 17 janvier, le président de la Conférence des Évêques de France annonce avoir demandé à la justice d'ouvrir une enquête sur l'abbé Pierre, dans le sillage de nouvelles révélations de violences sexuelles.
Ce signalement a été fait "pour non-dénonciation de viols et agressions sexuelles sur personnes vulnérables et mineurs".
Le président de la Conférence des évêques de France (CEF) Éric de Moulins-Beaufort a annoncé qu'il avait "saisi la justice" mardi 14 janvier pour qu'elle étudie la possibilité d'une enquête sur le prêtre. Longtemps figure iconique de la défense des démunis, l’abbé Pierre a fait l'objet de nouvelles accusations gravissimes cette semaine.
Selon la CEF, “seule la Justice dispose des moyens d’investigation nécessaires pour permettre que toute la vérité possible soit faite sur les silences et non-dénonciations dont aurait pu bénéficier l’abbé Pierre”.
C’est pourquoi le président de la CEF a procédé à un signalement auprès du Procureur de la République de Paris, pour non-dénonciation de viols et agressions sexuelles sur personnes vulnérables et mineurs.
Il s'agit aussi d'enquêter sur "d'éventuelles autres victimes ou éventuels complices", a précisé Mgr de Moulins-Beaufort, en soulignant que le parquet "a des moyens d'investigation qu'une commission d'enquête historique comme celle qu'a réunie Emmaüs (...) n'a pas". Cette commission, voulue par l’association, a commencé ses travaux en janvier pour une durée prévisible de deux ans.
Le président de la CEF a martelé qu’il fallait aller "jusqu'au bout de la vérité", en redisant son "horreur" après les nouvelles révélations du cabinet spécialisé Egaé lundi et la diffusion de deux documentaires télévisés cette semaine.
Dans le rapport publié lundi 13 janvier, le prêtre décédé en 2007 est visé par neuf nouvelles accusations de violences sexuelles, ce qui porte à 33 le nombre total de témoignages depuis le premier rapport du cabinet Egaé, mandaté par Emmaüs, qui avait créé une déflagration en juillet.
Parmi les nouvelles révélations, sont signalés des contacts sexuels avec un membre de la famille du prêtre et un viol sur mineur. Selon Mgr de Moulins-Beaufort, "à chaque rapport du cabinet on franchit un seuil dans la découverte de ce qu'il a pu faire", et "une sorte de système qu'il semble avoir construit".
La CEF a ouvert en septembre les archives de l’Église sur l'abbé Pierre, dérogeant au délai habituel de 75 ans. Les lettres et notes rassemblées évoquent certes un comportement "problématique" mais la nature n'en est jamais explicitée.
Une action en justice risque toutefois de se heurter à des obstacles, compte-tenu de l'ancienneté des faits remontant à une période allant des années 50 aux années 2000.
Mgr de Moulins-Beaufort a renouvelé l’expression de “sa peine immense et sa proximité” à l’égard des victimes. Il a incité toute personne qui aurait subi des violences sexuelles de la part de l'abbé Pierre à se manifester si elle le souhaite auprès de l"un des dispositifs d'écoute de l'Église, ou mis en place par Emmaüs".
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