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Affaire du diocèse de Fréjus-Toulon : quel lien avec le décret du Vatican sur les associations de fidèles ?

Un article rédigé par Étienne Pépin, Odile Riffaud - RCF, le 16 juin 2022 - Modifié le 16 juin 2022
L'actu chrétienneAffaire du diocèse de Fréjus-Toulon : comment mieux contrôler les associations publiques de fidèles ?

Désormais, les évêques doivent attendre la validation de Rome pour créer une association de fidèles dans leur diocèse. Un décret a été publié le 15 juin, alors que l'affaire du diocèse de Fréjus-Toulon fait encore couler beaucoup d'encre. Quel lien entre le décret et la suspension des ordinations ? Explications du canoniste Olivier Échappé interrogé par Étienne Pépin.

L'évêque de Fréjus-Toulon, Mgr Dominique Rey, à Paris en 2019 ©Jean-Matthieu GAUTIER/CIRICL'évêque de Fréjus-Toulon, Mgr Dominique Rey, à Paris en 2019 ©Jean-Matthieu GAUTIER/CIRIC

Nouveau décret sur les associations publiques de fidèles : quel lien avec le diocèse de Fréjus-Toulon ?

 

Ce mercredi 15 juin, le Vatican a publié un décret qui impose aux évêques une validation écrite du Saint-Siège avant toute création d’association publique de fidèles. Une décision qui intervient alors que le diocèse de Fréjus-Toulon est encore sous le feu des projecteurs et fait l'objet d'enquêtes nourries dans La Croix, Le Figaro ou La Vie depuis la suspension des ordinations annoncée par un communiqué de Mgr Dominique Rey, daté du 2 juin. Selon plusieurs sources, cette suspension est liée à la présence d’associations publiques de fidèles dans le diocèse qui échapperaient au contrôle de l’évêque.

 

C’est donc après la suspension de ces ordinations, fait rarissime, dans le diocèse de Fréjus-Toulon - quatre prêtre et six diacres qui devaient être ordonnés 26 juin - que, le Vatican renforce le contrôle sur les associations publiques de fidèles. Certaines de ces communautés sont des congrégations religieuses en fondation. Problème : elles échappent bien souvent au contrôle des évêques et présentent parfois des dérives sectaires. L’évêque de Fréjus-Toulon en faisait usage pour intégrer des communautés nouvelles dans son diocèse. C’est ce qui aurait, en partie, justifié l’annulation des ordinations de futurs prêtres dont certains étaient issus. 

 

En quoi les associations publiques de fidèles posent problème ?

 

"Ces associations publiques, qui sont des instituts religieux en devenir, ont tout un tas d’éléments dans leur nature qui rend plus difficile le contrôle de l’évêque", explique Olivier Échappé, canoniste, professeur à l’Institut catholique de Paris (ICP). Il y a "le charisme du fondateur" et "le fait qu’ils ont souvent plus de moyens". Le canoniste ajoute : "La vie ecclésiale a montré que de nouveaux mouvements pouvaient être très puissants et parfois connaître des dérives sectaires."

 

De leur côté, les évêques ont souvent "peu de moyens et peu de force" mieux contrôler ces associations et "exercer toutes les compétences que leur donne le droit canonique". Mais confrontés à la baisse des vocations et au petit nombre de prêtres, "ils ont tendance à chercher ailleurs" et à faire appel aux associations de fidèles. Si donc celles-ci permettent aux évêques d’avoir "des prêtres pour remplir les paroisses", elles constituent "des situations plus difficiles à contrôler que des prêtres locaux passés par les séminaires, qui sont connus depuis l’âge de 20 ans".

 

L'affaire du diocèse de Fréjus Toulon fait-elle jurisprudence ? Selon Olivier Échappé, "apparemment" la situation du diocèse de Toulon "a inquiété suffisamment Rome" pour que le Saint-Siège impose un tel décret. En novembre 2020, le pape François avait déjà rendu obligatoire la validation par le Saint-Siège de tout nouvel institut de vie consacrée ou congrégation religieuse. C'est donc le cas désormais pour les associations publiques de fidèles.

 

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Cet article est basé sur un épisode de l'émission :
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