Le Grand-Bornand
Y a-t-il des loups dans le Maine-et-Loire ? L’Office français de la biodiversité (OFB) enquête sur une attaque d’un troupeau d’ovins dans le Choletais survenue il y a plus d'un mois. La piste du loup n’est pas exclue, mais l’OFB n'a recensé aucun loup en Maine-et-Loire jusqu’à présent. Pour autant, à Chemillé-en-Anjou, à la ferme des Blottières, Benoît Hutzinger a préféré anticiper. Depuis bientôt quatre ans, une ânesse du Poitou protège le troupeau de brebis.
Kastafiore est une grande boule de poils bruns que l'on repère facilement dans le champ à l'entrée de la ferme des Blottières, à Chemillé-en-Anjou, dans le Maine-et-Loire. Et les 160 brebis savent bien que cette ânesse du Poitou d'environ 1.50 mètre au garrot, est la référente sécurité du troupeau, explique Benoît Hutzinger, le gérant de cette exploitation en bio depuis 30 ans. "Quand il y a un danger, le troupeau se regroupe derrière Kastafiore".
J'ai vu des vidéos où un âne déchiquetaient un sanglier ! En mordant, par ruades ou en écrasant, ça peut être très très efficace
Dans 95 % des cas, les prédateurs du troupeau de Benoît sont des renards et des chiens. Et, "depuis l'arrivée de Kastafiore, je suis un agriculteur serein".
Kastafiore est une ânesse du Poitou. Cette race est la plus grande d’Europe et son caractère territorial peut permettre de faire reculer les prédateurs : explique Benoît : " Les équidés, donc les chevaux et les ânes n'aiment pas les canidés. Et, un cheval, quand il y a danger, il va fuir. Il court très vite et il saute très haut. Un âne, ça court moins vite et donc quand il y a un danger, il va d'abord chercher à défendre son territoire. Et un âne, quand ça veut être méchant... moi j'ai vu des vidéos où un âne déchiquetaient un sanglier ! En mordant, par ruades ou en écrasant, ça peut être très très efficace", affirme l'agriculteur.
Pour Benoît, effectivement, ça fonctionne : avant l'arrivée de Kastafiore il y a bientôt quatre ans, il pouvait ramasser un agneau mort quasiment tous les jours. Aujourd’hui, il observe environ 90 % de pertes en moins. Mais Benoît nuance : une ânesse, ça ne fonctionne pas pour tout le monde. "Ce n'est pas LA solution miracle. C'est une solution parmi d'autres. Il faut prendre en compte le contexte environnemental et la population de loups. Ce qui est valable en Anjou, ne sera peut-être pas valable dans les Alpes".
Cette ânesse est aussi un moyen d'anticiper une attaque de loup. Benoît, comme d'autres agriculteurs du département, craignent l'arrivée de ce canidé dont la population est en augmentation en France depuis plusieurs années.
Sur les réseaux sociaux, l'inquiétude grandit parmi les agriculteurs angevins. Certains parlent de quelques individus dans la zone. Un autre a lui-même lancé des démarches d'identification dans un laboratoire en Belgique rapportait Ouest-France en novembre 2024.
Du côté de l'Office français de la biodiversité (OFB), en cas de suspicion d'attaque de loup, il procède à une enquête, comme c'est le cas en ce moment dans le Choletais. Des agents se rendent sur le terrain pour faire des expertises avec une méthodologie précise et détaillée pour identifier l'animal à l'origine d'une attaque dans un troupeau, nous a confirmé l'OFB, que nous avons contacté pour cet article.
Et jusqu'à présent, le service de l'OFB du Maine-et-Loire nous affirme qu'aucun loup n'a été recensé dans le département.
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