"Nous ne sommes pas certains d'être de retour l'année prochaine". C'est avec ces mots que Rémi Perrier, co-fondateur et directeur du festival aixois, avait clôturé l'édition 2022. L'événement accusait un déficit record : 1,2 million d'euros. Mais à force de persévérance (et de subventions) Musilac est de retour en 2023 !
L'an dernier, le festival fêtait ses 20 ans, sans parvenir à séduire les amateurs de musique : seuls 80 000 billets avaient été vendus, quand il en fallait 100 000 pour absorber les dépenses logistiques et artistiques. Rémi Perrier avait alors lancé un ultime appel : les pouvoirs publics devaient faire plus pour aider les festivals estivaux à se remettre en marche, après 2 années de restrictions sanitaires. Sans cela, Musilac serait forcé de tirer sa révérence.
Un appel à l'aide entendu par la Région Auvergne-Rhône-Alpes. Jusqu'alors, elle signait, chaque année, un chèque de 50 000 d'euros pour soutenir l'événement, un chiffre largement revu à la hausse. Cette année Musilac a reçu une aide de 220 000 euros.
De quoi s'acheter une année de répit, mais le directeur du festival sait qu'à la fin du bal 2023, il faudra à nouveau payer les musiciens. "On fera les comptes et on verra si l'année est bonne" explique-t-il. "Pour le moment, on est sur une bonne dynamique de vente, mais avec un tel événement, il n'y a jamais de certitudes."
La musique, c'est comme le cinéma : qu'est-ce qui fait qu'un bon film, selon les critiques ne trouve pas son public ou qu'un mauvais film remplit des salles, on ne sait pas !
L'édition 2023, qui s'ouvre ce mercredi soir, sera donc déterminante et si l'équipe se dit confiante, elle a tout de même revu le programme à la baisse : le festival durera 4 jours, contre 5 jours l'an dernier.
De quoi réduire un peu la facture, même si Rémi Perrier dit ne pas avoir constamment l'oeil rivé sur le compte en banque. "Le festival, c'est un modèle économique particulier, on le sait ! On n'est pas là que pour l'argent, il y a d'autres choses qui nous tiennent à coeur, comme le Tremplin qui permet de mettre en lumière de jeunes artistes locaux".
L'actualité de Musilac n'est pas qu'économique, elle est aussi écologique. Pour la première fois de son histoire, le festival sera raccordé au réseau électrique urbain.
Sur le 18 groupes électrogènes utilisés jusqu'à présent, seuls 4 seront en marche cette année, de quoi faire baisser de 90 % les émissions de CO2. "Les groupes électrogènes tournent au fioul, jour et nuit" explique Rémi Perrier. "C'est bruyant et polluant, grâce aux nouveaux aménagements, réalisés par la Ville d'Aix-les-Bains sur l'esplanade, on décarbonne peu à peu l'événement".
Une nouveauté qui a aussi un autre atout : réduire la facture. Enedis estime que les dépenses en énergie seront diminuées de moitié.
Pas de programmation au rabais
Cette année encore et malgré les difficultés du festival, de grands noms vont se succéder sur les scènes de Musilac. Shaka Ponk, Juliette Armanet, Indochine ou encore Iggy Pop et Lomepal. Du 5 au 8 juillet, plus de 50 artistes font le déplacement. Infos et réservations sur le site internet du festival.
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