Les Montpelliérains étaient nombreux ce mardi 27 août 2024 sur la place de la Comédie en solidarité auprès la communauté juive après l'incendie de la synagogue de la Grande-Motte. Près de 1.500 personnes sont réunies au pied de l'Opéra à Montpellier pour tirer la sonnette d'alarme. Parmi eux des responsables de culte dont les représentants de l'Eglise catholique qui apporte son soutien à la communauté juive.
L'Eglise catholique dénonce l'attaque contre la synagogue de la Grande Motte et apporte son soutien à la communauté juive
Samedi 24 août 2024, peu avant 8h30, un Algérien de 33 ans a été filmé par des caméras de vidéosurveillance, le visage découvert et un drapeau palestinien à la ceinture. Il tentait de mettre le feu à la synagogue de la Grande Motte avant l'office matinal du Shabbat. La communauté catholique de l'Hérault, par la voix de son archevêque, Mgr Norbert Turini, a immédiatement condamné "l'odieux attentat criminel" qui a visé le lieu de culte. Le président de la Conférence des évêques de France, Mgr Éric de Moulin-Beaufort, a de son côté assuré son soutien à tous les Juifs de France. "La France ne veut pas pactiser avec l'antisémitisme", a-t-il dit. Pour le père Christophe Le Sourt, directeur du Service national pour les relations avec le judaïsme au sein de l'Episcopat, la communauté juive éprouve une grande solitude après ce nouvel acte antisémite.
" Certains de nos amis juifs ont le sentiment que l'antisémitisme en France, ça n'imprime pas. C'est comme si les uns et les autres en entendaient parler, mais ne mesuraient pas les conséquences que cela avait dans le quotidien de nos amis juifs.
Pour Haïm Korsia, le Grand-rabbin de France, "c'est la colère qui domine dans la communauté juive plus que la peur" après l'attaque contre la synagogue de la Grande Motte. Il dénonce à nouveau l'importation de France du conflit entre Israël et le Hamas, un constat partagé par le père Christophe Le Sourt.
"L'antisémitisme, c'est un virus mutant", dit-il. Il existe un antisémitisme qui s'appuie sur des raisons politiques autour de ce qu'on appelle le sionisme. C'est un antisionisme radical qui ne consiste pas simplement à remettre en cause la politique du gouvernement israélien mais qui remet en cause de la légitimité de l'existence même d'Israël." Pour le père Christophe Le Sourt, directeur du Service national pour les relations avec le judaïsme au sein de l'Episcopat, "Ce discours radical imprègne les esprits et force est de constater que les images qui ont été prises par les caméras au moment de l'attentat de samedi matin à la Grande Motte montrent que celui qui a perpétré cet attentat était revêtu d'un keffieh et d'un drapeau palestinien. C'est cet antisémitisme-là qui est le plus virulent actuellement en Europe et en France."
Dans une tribune publiée dans le journal La Croix début août, l'historien Jean-Dominique Durand et le père Christophe Le Sourt appellent à faire de la lutte contre l'antisémitisme une grande cause nationale. Selon les chiffres du ministère de l'Intérieur, les actes antisémites ont quasiment triplé en France depuis le début de l'année avec 887 faits recensés au premier semestre. On en dénombrait 304 au cours de la même période l'an dernier.
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