Le jardin des apparitions du sanctuaire Notre-Dame de Beauraing a été réaménagé pour accueillir les nombreux pèlerins. C'est là que la Vierge a montré son coeur d'or et révélé son appel à la conversion durant l'hiver 1932-1933. Yves Thibaut de Maisières a rencontré le chanoine Joël Rochette, recteur du sanctuaire, pour expliquer la démarche menée par des bénévoles et des artisans de la région.
En juillet 2024, l'évêque du diocèse de Namur, Monseigneur Pierre Warin, a solennellement inauguré le 75e anniversaire de la reconnaissance des apparitions de la Vierge à Beauraing par l'Eglise catholique. C'est aussi l'occasion d'inaugurer officiellement le réaménagement du jardin des apparitions.
Le chanoine Joël Rochette, recteur du sanctuaire est heureux et plein de gratitude à l'égard des nombreuses personnes impliquées dans la vie du sanctuaire de la province et du diocèse de Namur.
Effectivement, cette année-ci, nous célébrons le 75e anniversaire de la reconnaissance des apparitions de Notre-Dame à Beauraing par l'Église. C'était le 2 juillet 1949. Monseigneur Charue, l'évêque du diocèse de Namur à l'époque, au terme d'une enquête, de travaux de la commission qui devait étudier la véracité, l'authenticité des faits, a pris la décision - non seulement de reconnaître le culte à Notre-Dame de Beauraing - mais de déclarer aussi la réalité des apparitions.
Il a fallu un peu plus de 15 ans avant la reconnaissance en 1949. L'Eglise catholique prend toujours le temps pour ce genre de discernement. Les premiers jours des apparitions, il y avait très peu de témoins à côté des cinq enfants qui ont vu la Vierge dans le jardin de l'école des sœurs. Mais assez vite la foule est arrivée, il y a eu jusqu'à plusieurs milliers de personnes le soir lors des apparitions. Et puis des personnes compétentes (des médecins, des juristes, des journalistes) ont interrogé les enfants, ce qui fait que un certain nombre de matériaux ont été récoltés à l'époque des apparitions. Au fil du temps, tous ces éléments ont constitué le socle d'une enquête sérieuse.
Il faut aussi peut-être un temps de recul. Les enfants ont grandi, ils ont persévéré dans leurs déclarations, ils ont aussi converti leurs vies à la suite de cette rencontre avec Notre-Dame. Puis on a vu les fruits : ceux portés par le lieu, par la grâce du message. Tout cela a emporté la conviction de l'évêque et de la décision de la commission qui a pu déclarer publiquement l'authenticité des apparitions.
Les pèlerins qui viennent à Beauraing peuvent avoir la certitude que l'Église a discerné. À l'intérieur de ce jardin, devant la statue de Notre-Dame, ce n'est pas une impression, ce n'est pas une idée, ce n'est pas un sentiment. Il y a effectivement la conviction, la certitude - l'Église le dit - il y a une présence. Tout comme l'Église peut déclarer bien heureux et sain des personnes, il y a des vérifications, des canonisations, elle peut aussi déclarer la présence de Marie à l'occasion de phénomènes d'apparitions.
En effet, la Vierge Marie a choisi un endroit qui est un peu étrange pour ceux qui connaissent les lieux. C'est un bout de jardin d'une école. C'est un bout de jardin coincé entre la route, à côté du chemin de fer, où il passait à l'époque 150 trains par jour, nuit et jour ! Donc c'est un bout de jardin étonnant au cœur des activités du monde. Les pèlerins s'en rendent compte, on est là dans le sanctuaire et puis il est ouvert sur la route, sur le passage, sur le bruit, sur les activités de tous les jours. Et là, Marie vient ouvrir quelque chose, en quelque sorte la porte du ciel ; elle ouvre aussi une porte d'avenir dont la nuit, il y a une lumière qui apparaît.
Dans la Bible, on connaît quelques jardins. Il y a le jardin de la Création, le point de départ dans la Genèse, où Dieu plaça l'homme et la femme. Autrement dit, dans un lieu de bonheur, un lieu de vie, de contemplation, d'intimité avec lui. Évidemment, un peu plus loin dans la Bible, il y a aussi le jardin de la souffrance, c'est le Gethsémani. Le jardin où effectivement il faut traverser l'épreuve, où Jésus demande, «Père, si c'est possible que cette coupe passe par ce point de moi, non pas ma volonté mais la tienne.»
Les pèlerins qui viennent dans ce jardin portent aussi leur propre souffrance. Et puis encore dans la Bible, le jardin de la résurrection, le jardin du tombeau ouvert. D'ailleurs Marie Madeleine prend Jésus ressuscité pour un jardinier. Elle ne le reconnaît pas.
Le jardin est finalement ce lieu pour retrouver l'intimité avec le Seigneur. On a traversé l'épreuve et on a une force de vie. Si la Vierge a choisi un jardin à Beauraing, c'est aussi pour nous transmettre ce message.
Je le crois. Le jardin, tel qu’il était à l'époque des apparitions, a été transformé, aménagé pour accueillir les pèlerins au fur et à mesure de l'agrandissement des lieux, de la venue de pèlerinages. Et vous imaginez que dans les années 1950-1960 on a construit beaucoup d'infrastructures en béton. Le jardin avait un peu disparu, il était recouvert par les aménagements nécessaires pour la fluidité des pèlerins.
Les aménagements ont vieilli, le béton était complètement usé, les pierres abîmées. Donc le sanctuaire n'était plus très accueillant, il faut le reconnaître. On a voulu redonner à ce jardin un aspect de jardin beaucoup plus végétal et moins minéral, ouvert sur la route, sur le monde, un endroit où on puisse se recueillir. Non plus tellement pour un millier de personnes, mais un endroit où on puisse être en quelque sorte en cœur à cœur avec la Vierge Marie. Elle montre là un cœur d'or. Le pèlerin, les pèlerins en petits groupes peuvent venir se placer devant la statue - elle aussi intégralement rénovée - pour entrer en prière avec elle et par elle.
Tout à fait, dans les 15 000 plantations il y a bien sûr des tout petits bulbes, par exemple de jonquilles, de marquises, il y a des plantes vivaces. Il y a des arbustes, il y a quelques arbres aussi, il y a 81 rosiers. Et donc effectivement toutes ces plantations seront entretenues. Le principe c'est d'avoir un jardin qui s'autoentretient, c'est-à-dire que la végétation elle-même s'équilibre. Normalement l'entretien sera relativement léger pour permettre effectivement une viabilité future. On sait qu'il y aura des extrêmes climatiques, sans doute beaucoup de pluie à certains moments, et puis des périodes beaucoup plus sèches.
Le sanctuaire est vraiment un lieu de travail et de service où beaucoup de personnes collaborent bénévolement, le sanctuaire ne reçoit aucun subsides. C'est une ASBL, une association avec des laïcs très dévoués, très engagés, en collaboration avec l'équipe pastorale et les religieuses. Nous avons eu la joie de compter sur la générosité et le service de beaucoup de personnes. Et notamment dans les travaux, nous y avons vraiment tenu, l'artisan de la région. Puisque c'est un chantier assez monumental, vous imaginez, il a fallu détruire beaucoup de choses qui étaient abîmées, il a fallu reconstruire. Nous avons pu compter sur la collaboration des personnes de la région qui avaient à cœur le sanctuaire et qui ont donné le meilleur d'eux-mêmes. Aujourd'hui encore, cette collaboration continue et nous sommes heureux de pouvoir compter sur beaucoup de bénévoles !
Le jardin va redevenir un “vrai” jardin ! On aura besoin de mains vertes - si je puis dire - de personnes qui ont du goût, du talent et un peu de temps aussi.
Le sanctuaire est ouvert jour et nuit, 24h/24h, et tous les jours de l'année, quoi qu'il arrive, on peut venir. On peut venir prier devant la statue de notre Mère. Mais au-delà du lieu des apparitions, il y a bien sûr l'ensemble du site qui offre des lieux de culte.
Il y a l'adoration eucharistique, il y a la messe ou des messes plusieurs fois par jour, il y a le chapelet, des processions, il y a tout un programme qui est accessible facilement sur le site internet. Pour les personnes qui voudraient y passer un peu plus de temps, Beauraing offre la possibilité d'aller visiter le musée marial (qui vient d'être réaménagé également), il est possible de visionner un film qui raconte l'histoire des apparitions, une exposition dans la basilique avec des témoignages des acteurs de cette aventure. Au niveau HORECA, tout est prévu pour se restaurer, se loger sur place. Nous avons une hôtellerie avec plus de 120 chambres qui sont disponibles à des prix tout à fait raisonnables.
J'aime bien dire que le cœur du message est tout d'abord sa présence. Elle est là et nous dit que Dieu est présent. Elle nous dit que Dieu est présent dans notre vie, même dans la nuit, même dans les ténèbres et donc même dans les les difficultés. Marie est le signe de cette présence de Dieu. C'est une présence que l'on rejoint, qui nous rejoint par la prière. C'est un des thèmes essentiels. “Priez, priez beaucoup, priez toujours” demanda Notre-Dame. Une prière qui nous invite à changer, à changer notre vie. La Vierge Marie dit : “je convertirai les pécheurs”. Elle le dit à tous ceux qui viennent en pèlerinage. Mais le sommet se situe sûrement dans les derniers jours des apparitions, quand la Vierge-Marie montre son cœur d'or et invite à l'amour. "Aimez-vous mon fils ?", demande-t-elle. - Oui, répondent les enfants. M'aimez-vous ? Oui. Et elle conclut en disant : ”alors, sacrifiez-vous pour moi !”. Sacrifiez-vous, autrement dit, traversez les épreuves, donnez le meilleur de vous-même.
Chaque jour de la semaine, à l'heure du goûter, la rédaction de 1RCF vous offre un temps de rencontres et de découvertes en direct de ses studios à Wavre.
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