Haïti : Dans l’attente de la libération de religieuses captives d’un gang, par Romaric Bexon
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La situation, déjà précaire, est devenue dramatique à Haïti depuis l’évasion de plusieurs milliers de détenus et un regain de violence des gangs. L’état d’urgence et un couvre-feu ont été décrétés dimanche par le gouvernement pour regagner le contrôle de la capitale Port-au-Prince. Au milieu de ce chaos, les religieux et religieuses sont toujours des cibles.
La capitale haïtienne de Port-au-Prince est comme "paralysée". Les écoles et les banques sont restées fermées lundi selon des journalistes de l'AFP sur les lieux. Des rues ont été barricadées par la population, avec des pierres et des troncs d'arbre.
La tension et la violence ont explosé après l'évasion de milliers de détenus de prisons attaquées par des gangs. Depuis jeudi, des gangs armés, qui ont pris le contrôle de pans entiers du pays, y compris de la capitale, s'en prennent à des sites stratégiques.
“La situation sur place est dramatique” résume Amélie Berthelin, responsable de l’information à l’Aide à l’Église en Détresse, engagée en Haïti. “On a environ 300 gangs qui se disputent la capitale et qui mettent le pays dans le chaos pour leurs propres intérêts”, ajoute-t-elle. Au moins une dizaine de personnes sont mortes et toute la population est extrêmement vulnérable.
Dans ce contexte, l’Église constitue encore une cible. Les enlèvements se sont multipliés ces dernières années et “le 23 février, six religieux ont été kidnappés après six religieuses déjà enlevées début janvier” rappelle Amélie Berthelin. Le 19 janvier, exactement, six religieuses de la Congrégation des Sœurs de Sainte Anne, ont été enlevées par des individus armés, alors qu'elles circulaient en autobus. Le pape François avait immédiatement appelé à leur libération. Ensuite, le 23 février, six frères du Sacré-cœur ont été kidnappés par des groupes armés alors qu’ils se rendaient dans une école.
L’Église est vue par les gangs comme une institution qui a de l’argent
Selon Amélie Berthelin de l’AED, “L’Église est vue par les gangs comme une institution qui a de l’argent et ils s’imaginent que ces religieux ont de l’argent, car derrière, c’est Rome, c’est le Vatican”. “Ils vivent de racket et de rançon” explique-t-elle.
Haïti fait face à une grave crise politique, sécuritaire et humanitaire, depuis l’assassinat en 2021 du président Jovenel Moïse. Les gangs qui agissent aujourd’hui disent vouloir renverser le Premier ministre contesté, Ariel Henry. Au pouvoir depuis 2021, ce dernier aurait dû quitter ses fonctions début février. Il a promis l’organisation d’élection, mais “le peuple n’y croit plus” rapporte Amélie Berthelin.
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