Les agriculteurs drômois qui produisent grâce à l'irrigation sont inquiets. Avec la hausse des prix de l'énergie, les frais pour irriguer leurs champs risquent d'exploser en 2023. Ils réclament de l'aide auprès des pouvoirs publics.
Sans eau, pas de culture. Déjà concernés par la sécheresse, les agriculteurs pourraient bientôt ne plus pouvoir profiter du système d'irrigation collectif. C'est en tout cas le cri d'alarme lancée le 28 octobre 2022 par le syndicat d'irrigation drômois (SID), qui assure une partie de l'acheminement en eau pour 2 500 agriculteurs, à hauteur de 25 000 hectares irrigués par an. Et la cause de cette inquiétude est toute simple : la hausse du prix de l'énergie.
Pour comprendre, il faut rappeler que l'irrigation est très gourmande en énergie. Chaque année, le SID consomme 67 GWh d'électricité, soit la consommation de 33 500 personnes. Ce qui représente une facture importante pour le syndicat : 2,5 millions hors taxe en 2020 par exemple. Mais avec la hausse des prix de l'électricité, la facture flambe : elle est multipliée par trois cette année et pourrait monter jusqu'à 30 millions d'euros en 2023.
"Les agriculteurs savent qu'aucune exploitation ne peut supporter cette hausse", prévient Gérard Roch, vice-président du syndicat d'irrigation drômois. Hors de question donc pour lui de répercuter cette hausse sur les exploitants. "On a mobilisé nos possibilités techniques pour faire des économies d'électricité en 2022, poursuit Gérard Roch. En même temps, on a mobilisé nos réserves mais, maintenant, elles sont parties, donc autant dire qu'on n'aura rien pour les années à venir." Sans solution, c'est une grande partie de la production agricole drômoise gourmande en eau qui pourrait être à l'arrêt l'année prochaine.
Alors le SID et la chambre d'agriculture lancent un appel aux pouvoirs publics. Une lettre ouverte a été envoyée au ministre de l'Agriculture pour réclamer un bouclier tarifaire, le syndicat n'entrant pour le moment pas dans les catégories des structures pouvant être aidé, n'étant ni une collectivité, ni une entreprise. Le SID qui espère aussi un accompagnement au nom de "la souveraineté agricole et alimentaire", rappelant que leurs concurrents portugais et espagnols bénéficient eux d'aides au plan européen.
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