"J'étais dans le groupe des rédacteurs du document final et des propositions d'Amazonie sont arrivées. J'ai dit "Mais ces Brésiliens, comme ils sont fatigants avec l’Amazonie! (…). C'était en 2007. (…) Avant je ne comprenais rien à l’écologie… »
Le pape raconte ici le moment de sa prise de conscience, son déclic.
Il faut en effet un déclic pour comprendre l’écologie comme pour se dire, "aujourd’hui je m’y mets ». Cela demande un travail sur soi même et de la bienveillance envers soi même car le changement de comportement, cela va par étape.
Nous sommes de fait maintenant tous concernés par l’écologie :
Pour les catholiques par l’interpellation de l’encyclique Laudato Si,
Pour tous, par le réchauffement climatique qui est devenu une évidence aujourd’hui.
Les 6 étapes du changement selon Prochaska et DiClemente
Pour nous aider à changer, je vous propose de vous faire découvrir les 6 stades qui ont été définis par les psychologues James Prochaska et Carlo DiClemente - initialement pour sortir d’une addiction - mais qui peuvent s’appliquer au changement de comportement.
Je vais prendre l’exemple de la voiture, vu du côté du citoyen puis de l’élu d’une ville. Notre mode de transport est le 1er poste de notre empreinte carbone. Vous pouvez aussi vous interroger plus largement sur votre appétence sur les sujets de l’écologie en général. L’idée est de passer d’une étape à une autre.
Le premier stade, c’est la précomtemplation : c’est la résistance à reconnaitre que son comportement pose problème et dois être modifié.
Le citoyen : « J’utilise ma voiture, et alors ? » « Avoir un comportement écologiste, pourquoi faire ? La voiture est toujours indispensable et certains élus d’ailleurs, même en Anjou, ne reconnaissent pas le réchauffement climatique » ? ou encore le pape en 2007 : « Mais ces Brésiliens, ils sont fatigants avec l’Amazonie ! »
Etape 2 : la contemplation
Le citoyen : « j'aimerais réduire l’utilisation de ma voiture mais je ne sais pas comment faire »
L’élu : « On va faire les Assises de la transition écologique, et on fait de la communication sur le plan vélo à 9 €/an/habitant. Pour le moment on ne va pas toucher aux places de parking sur la chaussée, on ne va pas faire hurler les commerçants ou leurs clients »
Etape 3 - la préparation
Le citoyen : « je sais quels trajets je vais remplacer » « Je sais ce que je peux changer »
L’élu :« On prépare un budget global de transition écologique pour la ville, déjà je mets en place les expérimentations et n’accepte aucun retour en arrière. Le budget du plan vélo est à 28€/an/habitant comme toutes les villes vraiment cyclables»
Etape 4 - l’action
Le citoyen : « j’essaie de prendre des modes alternatifs à la voiture autant que possible, je redécouvre le vélo et prend un cours de remise en selle »
L’élu : "Je mets en oeuvre les actions et les chantiers dès que possible, selon un calendrier qui ne dépasse pas le mandat. La ville est accessible à tous mais je priorise. Ainsi, je rends ma ville plus piétonne, je supprime les stationnements de surface en centre-ville »
L’étape 5 : le stade du maintien
Le citoyen : « j’évite de prendre la voiture très souvent et je songe même à la vendre »
L’élu : Je transforme la ville pour l’adapter au réchauffement climatique, je la décarbone : je maintiens les priorités. En centre ville, les stationnements ou dépose minute ont disparu en surface, comme jusqu’à 50 mètres de toute entrée d’écoles, je développe les accompagnements au changement" »
L'étape 6 : le stade de conclusion
Le citoyen « je vends ma voiture « « je suis passionné par la mise en oeuvre de l’écologie domestique au quotidien et ma vie a pas mal changé »
L’élu : « Ma ville est une des premières villes décarbonées et résiliente de France, je la fais encore progresser»
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