Bertrand de Broc réagit au record de Charlie Dalin

Ce mardi 14 janvier 2025, à 8h24, Charlie Dalin dépasse la ligne d’arrivée du Vendée Globe, après près de 65 jours de navigation. Son arrivée était à l’origine prévue pour la nuit du lundi au mardi, mais un changement dans la direction du vent l’a contraint à un détour de plusieurs kilomètres au large des côtes vendéennes. Ce matin, Bertrand de Broc, ancien participant de la course en 2017, réagit à l'exploit.

Le record de Dalin

Après 65 jours de navigation sans trêve, Charlie Dalin dépasse la ligne d’arrivée. En 2020, il était le premier à rejoindre les Sables-d'Olonne, mais n’avait pas gagné. Son concurrent, Yannick Bestaven, avait obtenu des compensations de temps pour avoir porté assistance à Kevin Escoffier. Bestaven avait donc gagné la course, 2h15 avant Dalin. 

Dalin l’a vécu comme un véritable traumatisme, ce qui l’a motivé à tout donner cette année. 

Cette année, le skipper normand pulvérise le précédent record détenu par Armel Le Cléac'h de 74 jours, en terminant en 65 jours seulement. Selon de Broc, ceci s’explique par l'évolution du Vendée Globe : grâce aux nouveaux matériaux et à des bateaux plus fiables, la course est devenue moins dangereuse. “Il y a des qualifications beaucoup plus strictes avant de pouvoir participer, ce qui rend la course moins aléatoire et plus technique. Mais il reste toujours une grande part de défi.”

“Aujourd’hui, c’est une épreuve différente, mais qui garde toute son intensité.” 

Cette édition du Vendée Globe a été marquée par une grande ténacité, avec seulement six abandons. Yoann Richomme est en 2e position, et devrait arriver mardi 14 janvier au soir. Pour Bertrand de Broc, la victoire de Charlie Dalin est expliquée par ses prises de risques calculées. Il a su gérer les transitions de vent, ce qui lui a permis de creuser un écart important avec ses concurrents. “C'est une combinaison de préparation, de choix techniques et de conditions météorologiques idéales.”

Il a choisi un bateau polyvalent qui lui a permis d’aller plus vite dans des conditions changeantes, en particulier lorsque le vent tournait. Ce choix a payé face à ses concurrents. Yoann Richomme était équipé d’un bateau plus adapté au grand sud mais moins performant dans des conditions variées. 

Une course qui touche tout le monde

Le Vendée Globe est un événement suivi par des millions de personnes chaque année, à travers le monde entier. Bertrand de Broc analyse que “ce phénomène est aussi large car il est un rêve pour beaucoup. Il symbolise l’aventure et la résistance humaine face aux éléments. C’est une course de deux mois et demi qui captive les spectateurs en les plongeant dans un grand film en temps réel où tout peut arriver. Les spectateurs suivent les péripéties des skippers, qu’ils soient jeunes ou plus âgés, et se laissent emporter par l'incertitude du résultat jusqu'à la ligne d'arrivée.”

Le Vendée Globe symbolise l’aventure et la résistance humaine face aux éléments.

Le dépassement des marins crée l'engouement. L’une des difficultés pour les marins est la quasi-absence de sommeil.  Ces derniers dorment en moyenne 3 ou 4 heures par jour. Ils vivent en demi-sommeil durant toute la course pour s’adapter au rythme de la navigation et au bateau. Le vent et la météo, en effet, peuvent changer à tout moment. “Même en dormant, ils restent attentifs à leur performance.”

Une grande fête a été préparée aux Sables-d'Olonne pour célébrer l’arrivée de Charlie Dalin, avec 350 000 personnes. Dalin a posé le pied à terre pour ses premiers mots, et a passé du temps avec sa famille. Il ira ensuite sur scène, à l’endroit même d’où il est parti, il y a 65 jours.