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Bois : la future usine du Groupe THEBAULT à Lempdes-sur-Allagnon prend forme

Bois : la future usine du Groupe THEBAULT à Lempdes-sur-Allagnon prend forme

Un article rédigé par Martin Obadia - RCF Haute-Loire, le 18 février 2025 - Modifié le 18 février 2025
Invité localAntoine Thebault : le groupe Thebault se développe à Lempdes sur Allagnon

Le Groupe THEBAULT, spécialisé dans le bois contreplaqué s'implante en Haute-Loire. Son usine de 25 000 m² sort de terre dans le Parc d'activités Sud Auvergne de Lempdes-sur-Allagnon. Cette unité va transformer du sapin pectiné en panneaux de Lamibois ou LVL. Entretien avec Antoine Thebault, le PDG du groupe.

Antoine Thebault, PDG du Groupe Thebault ©Groupe ThebaultAntoine Thebault, PDG du Groupe Thebault ©Groupe Thebault

Le Groupe THEBAULT construit actuellement la première usine de France dédiée au Lamibois/LVL. Cette unité de 25 000 m² s'installe à Lempdes-sur-Allagnon, dans le Parc d'activités Sud Auvergne. Le chantier est en cours. Il devrait s'achever fin septembre 2025 pour un lancement de la production en octobre. Ce projet annoncé en avril 2023 est chiffré à près de 100 millions d'euros.  

Où en êtes-vous dans la construction du bâtiment et l’installation des machines ?

Le chantier a un niveau d’avancement à 60%. Nous avons commencé à installer sur le site les premières machines, les dérouleuses et les séchoirs. Nous espérons terminer l’ensemble des travaux pour fin septembre 2025 et puis sortir les premiers produits LVL/Lamibois à compter d’octobre 2025


Que va-t-il se passer dans cette usine ? Quelles étapes de fabrication ?  


Demain nous allons recevoir des grumes en sapin pectiné issus d'un rayon de 100 km par rapport à l’usine. Aujourd’hui les contrats d’approvisionnement sont bien avancés avec des fournisseurs locaux. Nous allons écorcer ces grumes, les couper à longueur puis ensuite les dérouler. C’est l’étape la plus spectaculaire de notre process. Une dérouleuse c’est un « gros taille crayon ». Plutôt que de sortir une feuille conique, on sort un ruban droit, c’est l’image du rouleau de papier toilette. On va le dérouler puis découper à l’intérieur de ce ruban des feuilles, triées par humidité. Ces feuilles, appelées plaquage, de 3mm vont être séchées dans un séchoir (200°C de moyenne).  Elles ressortiront avec un niveau d’humidité de moins de 5% ce qui permettra de coller/contre-coller les plaquages les uns au-dessus des autres. Ces plaquages vont constituer des panneaux d’une largeur maximum de 1m90 sur une longueur maximale de 18 mètres de long. Nous allons les presser et les pré presser et à l’intérieur des panneaux nous allons pouvoir découper différents produits à différentes dimensions, en panneaux, en poutres et en poteaux avec une épaisseur moyenne de 40 millimètres.

 

Grâce au LVL on peut faire plus en valeur mécanique et en longueur avec beaucoup moins de bois par rapport à d’autres produits bois. Mais c’est surtout un matériau biosourcé qui va s’inscrire dans la décarbonation nécessaire et obligatoire de la construction pour lutter contre le dérèglement climatique.


Actuellement aucune autre technique que le Lamibois ne permet d’atteindre de telles dimensions et de telles caractéristiques ?  


Non aucune dans le processus du déroulage et de la superposition de plaquage. Seul le Lamibois ou LVL permet de tels formats et de telles longueurs. Ce sont des produits qui ont une meilleure valeur et une meilleure caractéristique mécanique qu’un contreplaqué sur des longueurs bien plus importantes quand on parle de poutres. Il nous faut des longueurs au-delà de 2m50. Le LVL permet cela. Le LVL est vraiment un produit qui s’inscrit dans la sobriété. Grâce au LVL on peut faire plus en valeur mécanique et en longueur avec beaucoup moins de bois par rapport à d’autres produits bois. Mais c’est surtout un matériau biosourcé qui va s’inscrire dans la décarbonation nécessaire et obligatoire de la construction pour lutter contre le dérèglement climatique. Le bois a la vertu de stocker et de continuer de séquestrer du carbone et puis dans son process de fabrication, l’industrie du bois émet très peu de carbone par rapport à d’autres process et d’autres industries.

 

Est-ce que c’est la seule usine dédiée à ce matériau en France ? 


Oui c’est la première en France et selon nous il n’y a la place que pour une seule usine. C’est aussi la première en Europe du sud-ouest. Les premiers concurrents sont en Allemagne et après beaucoup en Scandinavie. 


Quels marchés souhaitez vous conquérir avec ce LVL ? 


Le marché de la construction bien évidemment mais pas que. Aujourd’hui beaucoup de canapés chez des grands fabricants de mobilier utilisent aussi dans leur structure du LVL, dans la menuiserie, pour des fûts d’éoliennes. Beaucoup d’éoliennes sont réalisées à base de LVL notamment en Scandinavie. Ensuite aller toucher l’export et le grand export. Aujourd’hui le Groupe Thebault a une balance commerciale très positive. Nous exportons déjà 70% des volumes que nous produisons. Le LVL va être dans cette lignée-là. Entre 70 et 80% des volumes que nous produirons s’exporterons à travers l’Europe mais aussi au grand export avec le marché américain qui est très consommateur de LVL, le marché australien, néo-zélandais, japonais. 

 

En Auvergne il y a un capital abondant de sapins pectinés et un taux d’accroissement naturel et annuel qui est bien supérieur à la consommation de l’industrie. Ce sont des signaux positifs et qui nous rendent optimistes quant à une ressource suffisante pour les décennies à venir.


Pourquoi avoir choisi de vous installer à Lempdes-sur-Allagnon ? 


La stratégie de l’entreprise a toujours été de diversifier les essences de bois que nous travaillons. Le sapin pectiné sera notre 4e essence et on sera le seul fabricant en Europe à proposer des panneaux à base de 4 essences différentes (peuplier, pin maritime et oukoumé - le bois exotique). Pour nous ça permet de diversifier et de sécuriser notre approvisionnement et notre avenir. Il est aussi certain qu’en Auvergne il y a un capital abondant de sapins pectinés et puis un taux d’accroissement naturel et annuel qui est bien supérieur à la consommation de l’industrie. Ce sont des signaux positifs et qui nous rendent optimistes quant à une ressource suffisante pour les décennies à venir. Enfin la stratégie de notre entreprise c’est de mailler le territoire français parce qu’on n’est jamais à l’abri d’événements météorologiques malheureux ou d’une crise sanitaire. Mailler le territoire et avoir des usines de transformation partout en France permet de sécuriser notre avenir, d’assurer une continuité d’activité s’il y a un pépin sur un de nos sites et d'assurer aussi une continuité d’activité pour nos clients. 


Comment assurer le renouvellement de la ressource forestière ? 


La forêt française est excellemment bien gérée. Tout ça est bien encadré. Et c’est vrai qu’aujourd’hui cette forêt de sapins qui se régénère naturellement est bien suivie par des experts sylvicoles. Il y a une maîtrise de la récolte et une régénération naturelle bien encadrée et bien suivie par ces experts là.


Quelle quantité de bois allez vous extraire chaque année ? 


On peut estimer à hauteur de 100 000 m3 de grumes qui vont entrer dans notre usine à terme. Après nous ne maîtrisons pas et nous ne connaissons pas cette montée en puissance qui sera, nous l’espérons, la plus rapide possible et tout dépendra aussi du marché.

 

Nous aujourd’hui c’est une montée en puissance de 0 à 70 000 m3, ça c’est l’objectif.


Quel est votre objectif final de production ? 


Nous aujourd’hui c’est une montée en puissance de 0 à 70 000 m3, ça c’est l’objectif. Nous l’espérons sous 5 ans et espérons le même plus vite que cela. 


Ce projet est en partenariat avec la scierie CBD bois à Craponne sur Arzon. Quel est l’enjeu de ce travail commun ? 


Oui en effet, CBD bois qui appartient au groupe Cenzato. Le groupe nous avait sollicité pour nous lancer dans l’aventure du LVL il y a quelques années même si nous nous y pensions depuis 20 ans à peu près. Nous n’avions pas donné suite car notre entreprise n’était pas prête pour un projet de développement. Le groupe nous a contacté en tant qu’expert du déroulage. Et puis aujourd’hui il y a de nombreux points communs par nos histoires familiales, par des valeurs qui nous sont communes, par une complémentarité aussi. Nous connaissons bien ce process de déroulage et de fabrication des panneaux. Le groupe Cenzato connaît bien aussi le massif auvergnat, la ressource bois et puis une complémentarité des usages des connexes (déchets du bois) qui sont générés par le LVL et que pourrait utiliser le groupe Cenzato. Certaines synergies que nous pourrons mettre en place ont fait que très naturellement nous avons voulu nous associer et puis nous engager dans cette aventure ensemble.  


Ce projet prévoit de créer 85 emplois directs. Il y a eu plusieurs sessions d’information, des visites, où en êtes-vous dans le recrutement ? 


Nous avons déjà recruté 7 personnes pour notre future équipe maintenance. Elle participe au montage de notre usine et aussi afin de se familiariser avec l’outil. Pour la partie production nous sommes actuellement en cours de recrutement de nos futurs agents de production. Nous avons réalisé plusieurs sessions d’informations collectives qui ont été vouées de succès. Lundi et mardi de la semaine dernière nous avions 180 personnes qui ont répondu présent et avec 130 personnes qui se sont portées volontaires pour aller plus loin. C’est une démarche que nous avons construit et nous en sommes reconnaissant, avec la région Auvergne-Rhône-Alpes, avec France Travail, avec le Greta et les différentes collectivités locales. Il y aura un joli programme de formation, d’intégration avec une formation qui va être diplômante aussi à la sortie. Nous recruterons au fur et à mesure de la montée en puissance de cette usine. Nous avons été hyper bien accueillis et nous avons pu sortir un projet du démarrage des démarches administratives à la sortie du 1er m3 de bois de LVL. Tout cela nous l’aurons réalisé en un peu plus de 2 ans, ce qui est un temps record. Si nous n’avions pas eu tous ces acteurs derrière nous, cela n’aurait pas été possible.


Pour le lancement de l’usine vous auriez besoin de combien de personnes ?

 
Ca va être 40 personnes et puis une montée en puissance assez rapide derrière. 

L'interview d'Antoine Thebault est disponible en version complète en haut de cet article.
 

Micros
Cet article est basé sur un épisode de l'émission :
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