J’aurais dû être sur la Croisette et vous parler du film d’ouverture. Alors on peut toujours rêver à ceux qui auraient pu faire vibrer cette 73e édition du festival de Cannes.
Alors parmi tous les films attendus, il y en a un dont le casting aurait enflammé le tapis rouge. C’est celui de Wes Anderson, "The French Dispatch", avec à l’affiche Léa Seydoux, Benicio Del Toro, Guillaume Gallienne, Bill Murray, Cécile de France, Timothée Chalamet… et je m’arrête là ! Pour l’instant on espère sa sortie en salles et on guette d’ici là la sélection cannoise qui sera quand même annoncée début juin par Thierry Frémaux.
Mais il est quand même possible de vivre un festival de Cannes à la télévision car plusieurs rendez-vous sont proposés cette semaine. D’abord si vous avez raté sur France 5 le documentaire passionnant "Cannes 1939, le festival n'aura pas lieu", il est disponible en replay jusqu’à lundi. Il revient sur la genèse du festival de Cannes et de sa 1ère édition, annulée pour cause de guerre. Et le film éclaire particulièrement bien l’articulation entre la politique et le cinéma. Et notamment le bras de fer périlleux de Jean Zay au sein du gouvernement Daladier, où il défendait la création d’un "festival du monde libre", en réponse à la mainmise du fascisme sur la Mostra de Venise.
Dans un tout autre cadre, un cycle Jean Gabin vient de débuter sur France 3 chaque jour à 13h50. Et il se trouve que trois des films du cycle faisaient partie des sélections de la Mostra qui déclenchèrent l’affrontement. D’abord "Le Quai des Brumes", de Marcel Carné (diffusion jeudi 14 mai sur France 3) qui, en recevant le prix du Jury à Venise en 1938, provoqua la réaction d’Hitler. Puis c’est l’absence de "La Bête Humaine" de Renoir et "Le Jour se lève" de Carné, au Palmarès de 1939, qui finit d’irriter les français, prêts alors à lancer la riposte cannoise.
Enfin n'oublions pas "Le jour se lève" (vendredi à 13h50 sur France 3) un film qui me bouleverse. C’est une grande histoire d’amour toute simple, et en même temps tragique, qui se passe dans le monde ouvrier – c’est rare, mais on est en 39, au lendemain du Front populaire. Jean Gabin y apporte son charisme viril teinté de douceur et de fragilité, Arletty une forme de panache et de grandeur d’âme, et Prévert aux dialogues, son réalisme poétique qui a marqué le cinéma.
Le mercredi c'est le jour où sortent les nouveaux films au cinéma. C'est aussi le jour pour écouter, à 8h45, La Chronique cinéma de Valérie de Marnhac !
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