Comment, concrètement, mettre en place les règles énoncées par le ministère du Travail pour le retour des salariés sur leur lieu de travail ? Publié dimanche, le "Protocole national de déconfinement", évoque notamment la gestion du flux de personnes, l’occupation des espaces de travail ou la fourniture d’équipements de protection. Si le port de masques ou l'usage du gel hydroalcoolique peuvent être relativement simples à mettre en place, certaines mesures sont plus difficiles à anticiper, comme la distanciation sociale : le ministère préconise une distance de un mètre sans contact autour de chaque salarié.
Les coiffeurs, on l'imagine, vont être pris d'assaut dès lundi. Ils prévoient la désinfection systématique du matériel, le port du masque pour les salariés, l'utilisation de peignoirs à usage unique pour les clients... Et qui dit plus d'espace entre les clients dit moins de clients. Après deux mois d'arrêt, les mesures du distanciation sociale auront des conséquences sur le temps de travail, anticipe Philippe Chevalier, coiffeur et président de l'Union nationale des entreprises de coiffure (UNEC) en Ille-et-Vilaine. "Il va falloir étendre les horaires d'ouverture... on travaillera plus longtemps mais il va falloir faire de gros efforts pour pouvoir tenter de ratrapper tout ce temps perdu."
Du côté des boutiques de vêtements, les commerçants s'engagent à "pouvoir respecter à tout moment, sur l'ensemble du parcours client, les mesures 'barrière' et de distanciation", comme l'explique Yann Petiot, directeur général de l'Alliance du commerce, qui représente 450 enseignes et 27.000 points de vente en France.
Si certaines enseignes décideront de ne pas permettre l'accès aux cabines d'essayages, celle qui l'autoriseront pourront "demander aux clients de se mettre du gel hydroalcoolique avant d'entrer dans les cabines, de porter un masque, de laisser une cabine sur deux ouvertes..." Et après l'essayage il faudra "laisser le produit quelques heures à l'isolement".
Les entreprises organisent également la présence physique de leurs salariés sur le lieu de travail. "On a gardé un principe de télétravail majeur, la possibilité de revenir au bureau est proposée mais n'est pas imposée, on garantit au maximum la sécurité sanitaire plutôt que l'efficacité projet." Avec son associé et ses salariés, Arnaud Guillet, le dirigeant de la société A5sys à Saint-Herblain près de Nantes, a imaginé un système de rotation en équipes : "Il y aura l'équipe du lundi, du mardi, etc." L'objectif étant d'éviter que les équipes se croisent et donc de limiter la propagation du virus. Entre relance de l'activité et respect des mesures sanitaires, l'équilibre est parfois difficile à trouver, surtout chez les commerçants.
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